Alors que le gouvernement va investir 2 milliards d'euros dans son plan vélo, le premier chaussidou du Puy-de-Dôme vient d'être inauguré. Un nom intrigant pour parler partage de la route entre cyclistes et voitures. On vous explique comment ça marche.
Depuis quelques semaines, dans le Puy-de-Dôme, de nouveaux panneaux ont fleuri sur la départementale 455. Les communes de Châtel-Guyon, Enval et Mozac expérimentent le chaussidou : une chaussée aménagée pour les cyclistes. Signalétique, marquage au sol, le ton est donné. Emile Labbaye, président du « Team Cycliste Châtel-Guyon », souligne : « Il y a des pointillés à des endroits. A d’autres endroits, il n’y en a pas. Je pense que quand tout le monde aura bien perçu la chose, cela sera très bien ».
Trois parties distinctes
Le chaussidou se compose en 3 parties : la voie centrale et de part et d’autre deux bandes cyclables. Comme il s’agit d’une voie à double sens, les automobilistes doivent se déporter légèrement sur la droite et se ranger derrière les cyclistes quand il y en a. Sur cette zone, la vitesse est limitée à 70 km/ heure, parfois même à 50 km/heure.
Les cyclistes doivent rouler à droite, derrière la ligne discontinue.
Pour les automobilistes, voici comment aborder le chaussidou selon différents cas de figure.
Des automobilistes à convaincre
Les automobilistes doivent lever le pied et redoubler de vigilance. Un conducteur indique : « C’est très bien, cela permet aux gens de pouvoir s’adapter aux changements et d’avoir la porte ouverte pour abandonner les voitures ». Au volant de sa voiture, cet usager de la route ajoute : « Je ne comprends pas très bien le fonctionnement. Je suis très prudente mais je ne vois pas trop l’intérêt ». Un autre automobiliste semble perplexe : « On a plus de voitures que de cyclistes. On est toujours obligés de se déporter. Etant donné que la route est très sinueuse, il y a finalement très peu d’intérêt à cela ».
Une habitude à prendre
Pour l’inauguration de ce premier chaussidou du Puy-de-Dôme, jeudi 11 mai, les élus locaux ont mouillé le maillot. Ils ont emprunté, sous la pluie et sous bonne escorte, ce nouvel aménagement routier. Lionel Chauvin, président (LR) du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, précise : « En descendant, je me suis senti totalement en sécurité, sur la voie cyclable. En remontant aussi. Il faut que les automobilistes prennent l’habitude. Il s’agit d’un changement d’habitude, que les Français n’aiment pas. Il y a les cyclistes qui l’apprécient beaucoup et les automobilistes qui doivent être vigilants ». L’an dernier, 6 cyclistes ont été tués sur les routes du Puy-de-Dôme.
Propos recueillis par Laurence Laborie / France 3 Auvergne