Quelques heures après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, l'archevêque de Clermont Mgr François Kalist s'est dit "surpris" par l'ampleur du soutien. Les messages qui lui parviennent dépassent largement le cercle de la communauté catholique.
Quelques heures après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, l'archevêque de Clermont Mgr François Kalist a répondu à nos questions.
Quelle a été votre réaction après l'incendie ?
"Il y a la stupeur, la tristesse et puis un accablement. Cet événement advient juste au début de la semaine sainte, une période très importante pour tous les catholiques et donc cet événement au soir du lundi saint, c'est bouleversant.
Mais très vite, il y a un autre aspect : c'est la solidarité qui se manifeste. C'est-à-dire que très vite, ce sont des messages de sympathie, des élans de solidarité, ce sont des mails, des appels de personnes qui ne sont pas forcément de la communauté catholique et qui veulent dire leur sympathie, qui expriment leur solidarité et cela est un bon réconfort dans cet événement qui est consternant pour nous tous."
Ça vous surprend que ce soutien aille bien au delà de la communauté des catholiques ?
"Oui, je dois dire qu'il me surprend assez ! Il me surprend parce que nous sommes dans un pays marqué par les lois de séparation entre Église et État, nous sommes dans un pays de tradition plutôt laïque et nous sommes dans un monde qui est devenu assez indifférent, où chacun compte pour soi ou compte dans sa communauté mais ne fait pas forcément attention à ce qui se passe chez les autres.
Je crois que tout cet élan autour de ce qui reste tout de même un drame terrible me surprend et me réjouis. Quelque part, cela montre qu'autour de symboles, de haut-lieux tels que l'est Notre-Dame-de-Paris, c'est toute une société qui retrouve des raisons de s'unir et qui manifeste à la fois une même tristesse et un même élan pour reconstruire."
Comment voyez-vous l'avenir ?
"C'est tout d'abord un diagnostic. Ce sera sans doute très difficile de lancer un chantier de reconstruction de cette nature. Je crois qu'il faut d'abord laisser la parole aux experts qui peuvent dire ce qu'il est possible de conserver, ce qu'il faut peut-être achever de détruire ou de déblayer, ce qui peut être aussi reconstruit autrement ? On ne sait jamais, un bâtiment c'est quelque chose de vivant. Il peut y avoir aussi la création architecturale ou artistique qui donne sa trace au XXIème siècle. Beaucoup d'avenirs sont possibles !
Mais dans un premier temps, c'est l'expertise, et dans un deuxième temps, trouver les moyens de choisir un bon projet et trouver tous les soutiens nécessaires, financiers, artistiques et les compétences nécessaires pour reconstruire."