En solidarité avec les 1254 salariés des usines de Vannes et Cholet, dont les sites vont fermer, les employés de Michelin à Clermont-Ferrand ont entamé une grève illimitée depuis jeudi. Ce vendredi 8 novembre, ils ont organisé un rassemblement devant l’usine de la Combaude pour exprimer leur soutien.
Environ 300 personnes ont répondu à l'appel des syndicats pour un rassemblement, ce vendredi 8 novembre, devant l'usine de la Combaude à Clermont-Ferrand, où se trouve le siège social de Michelin. Elles sont venues soutenir les salariés des usines de Vannes (Morbihan) et de Cholet (Maine-et-Loire), menacées de fermeture. Aujourd'hui la confiance est rompue entre le groupe et ses salariés selon Jean-Claude Lamouroux, de la CGT Michelin. Il indique : "Aujourd'hui, l'entreprise ne ferme pas parce qu'elle ne peut plus vivre, mais parce qu'il faut toujours augmenter les bénéfices et donner plus aux actionnaires, qui demandent une revalorisation annuelle de 6 à 7 %."
"Nous allons droit à la déroute"
Michelin ferme des usines à un moment où les politiques prônent la réindustrialisation de la France, ce qui alimente la colère des manifestants. "C’est un très mauvais signal pour l’industrie", dénonce Laurent Bador, délégué syndical central CFDT – Michelin. ""On parle de réindustrialisation, mais des usines ferment. Il y a un problème, et quelqu’un doit s’en saisir de manière forte, sinon nous allons droit à la déroute."
Issam Zioini, secrétaire de la section Sud Michelin Clermont, ajoute : "Le gouvernement doit intervenir sur les droits de douane. Michelin doit faire un effort pour ne pas chercher uniquement les grosses marges. Il y a des leviers sur lesquels on aurait pu travailler pour éviter la fermeture de toutes ces usines."
"C'est un non-sens"
Les manifestants critiquent la situation, tandis que les responsables politiques présents attaquent directement l’entreprise. Boris Bouchet, conseiller régional (PCF), fustige : "Le conseil régional a créé une agence de développement économique, coprésidée par Laurent Wauquiez et Florent Menegaux, le PDG de Michelin. Cette agence a pour mission de maintenir l'emploi et de relocaliser les productions industrielles. Aujourd'hui, Florent Menegaux n’a plus sa place à la présidence de cette agence. C’est un non-sens. Je demande sa démission immédiate."
Mercredi prochain, les salariés de Vannes et Cholet manifesteront à Clermont-Ferrand, devant le siège de Michelin, où se tiendra le premier CSE central depuis l’annonce des fermetures. La CGT appelle tous les salariés français du groupe à les rejoindre.