En France, chaque année, 150.000 personnes sont victimes d’accidents de ski. Les conséquences sur les membres inférieurs peuvent conduire à des opérations lourdes nécessitant des greffes de tissus. Unique dans la région, l’Ostéobanque de Clermont-Ferrand fournit des greffons aux hôpitaux.
En janvier dernier, le skieur français Valentin Giraud-Moine était victime d’une grave chute dans la descente de Garmisch-Partenkirchen, en Bavière. De nombreux ligaments du sportif seront rompus suite à la luxation de ses genoux. Pour parvenir à l’opérer, les chirurgiens de Lyon auront recours à des greffes de tissus fournis par l’Ostéobanque d’Auvergne.
Comme son nom l’indique l’Ostéobanque d'Auvergne est une banque… d’os. Il s’agit là d’une des rares structures en France à fournir les hôpitaux de l’hexagone en os, ligaments, ménisques et têtes fémorales. Créée en 1998, l’Ostéobanque d’Auvergne est une association de chirurgiens bénévoles dont la vocation est de fournir aux orthopédistes des greffons de tissus de l’appareil locomoteur.
« Nous organisons le prélèvement, la collecte, la sécurisation des tissus et éventuellement leur transformation » explique le Dr Philippe Chatron, directeur de l’Ostéobanque. « Il existe deux types de tissus prélevés : les têtes fémorales « récupérées » lors de la mise en place de prothèse de la hanche chez un patient ; et les os, ligaments, ménisques prélevés sur des personnes décédées » précise-t-il.
Pour l’heure, les prélèvements s’effectuent uniquement sur Clermont-Ferrand mais le périmètre d’intervention devrait très rapidement concerner l’ensemble de la région. « Nous disposons d’une équipe mobile de prélèvement qui permet des interventions rapides» précise le Dr Chatron.
Ces tissus pourront alors être expédiés dans toute la France en fonction de la demande. Les chirurgiens de l’Ostéobanque travaillent en étroite collaboration avec le spécialiste qui effectuera l’opération afin que le greffon soit le plus adapté possible au besoin.
Peu connu du grand public, le don de tissus reste confidentiel avec seulement une soixantaine de prélèvements effectués en 2015, ce qui reste insuffisant par rapport aux besoins.