Philippe d'Encausse, de la six cordes aux six mètres

L'entraîneur de Renaud Lavillenie était dans sa jeunesse un guitariste passionné (mais peu doué selon son propre aveu). Philippe d'Encausse a laissé tomber la six cordes pour s'approcher des six mètres, réussir sa carrière de perchiste puis d'entraîneur, sans jamais perdre son esprit rock'n'roll.

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"Let there be rock" (Que le rock soit) : pour Philippe d'Encausse, le virus de la musique a précédé celui de la perche, transmis par ses ascendants et notamment son père Hervé, ancien détenteur du record d'Europe de la discipline (5,37 m, en 1968, l'année où Led Zeppelin débutait). 

On écoutait du Fleetwood Mac ou les Pink Floyd dans la Peugeot 504 sur la route des vacances. J'avais 10-12 ans et ça m'a plu. 


"J'ai commencé à jouer vers 12-13 ans, parce qu'une gratte traînait chez moi. A cette époque, je rêvais bien plus d'être guitar hero que perchiste", s'amuse le technicien aujourd'hui âgé de 48 ans, comme Billy Corgan le chanteur des Smashing Pumpkins. C'est la magie des années 80. Les guitares électriques ont encore des fils et le jeune Philippe d'Encausse écume les salles de concert de la région de Clermont-Ferrand, en spectateur et en musicien.

Perche et rock, même côté fou

"J'écoutais Iron Maiden, AC/DC et surtout Motörhead. On jouait avec des potes des reprises de rock. J'ai toujours été nul. Et dans un groupe, quand on est mauvais guitariste on te propose assez rapidement de devenir mauvais bassiste. J'ai joué jusqu'à 20 ans, j'y passais beaucoup de temps. En répétitions, dans les bars à jouer, à fumer des clopes et boire des bières", se remémore-t-il.

Forcément, l'hygiène de vie d'un rockeur n'est pas la plus compatible avec celle d'un athlète de haut niveau. Or Philippe d'Encausse continuait malgré tout de progresser à la perche. "Peut-être que l'esprit du rock correspond bien à celui des perchistes, avec ce côté fou. Du style : J'essaie et je verrai bien ce qui se passe. La bande-son d'un saut à la perche ce serait Surfing with the alien, de Joe Satriani. Tout est dans le titre", note-t-il.

Le sport l'emporte

L'association perche-rock était d'autant plus facile que Philippe d'Encausse s'entraînait alors à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand, la même salle qui accueillait les plus grands concerts. "Je me faufilais dans les couloirs et j'assistais aux balances des groupes comme ZZ Top ou Kiss", relate-t-il. "Mais ça n'allait pas bien avec mes ambitions sportives, ne serait-ce que parce que tu te couches à des plombes. En plus, je suivais toujours mes études en fac de droit. Tout s'entrechoquait un peu, il y avait un truc qu'il fallait que j'arrête."

Je ne pense pas que l'arrêt de ma carrière ait causé un grand vide dans l'histoire du rock'n'roll.


Le truc, ce sera donc la musique, sans regret pour celui qui, un an plus tard à 21 ans, se classera 8e de la finale de perche des jeux Olympiques de Séoul, en 1988. Devenu athlète, Philippe d'Encausse va se transformer en prosélyte du rock. "J'ai initié des potes perchistes comme Philippe Collet, inculte notoire, qui ne connaissait que ce qui était passé à la télé la veille. Quand on partait aux USA, je le traînais chez les disquaires, à des concerts... Pierre Quinon, lui, était vraiment branché musique, accroc aux nouveautés. Il pouvait tomber amoureux d'un groupe vu au New Morning avec quatre spectateurs."

Sauter en musique

La musique, Philippe d'Encausse l'utilisait aussi pour se concentrer avant une compétition. Au Masters de saut à la perche de Grenoble, au tournant des années 80-90, les perchistes étaient même invités à sauter avec un morceau de leur choix en bande-son. "Pour moi c'était Billy Idol, White wedding, ou encore Black Betty de Ramjam"

La transmission s'avère moins évidente en tant qu'entraîneur. "Avec les nouvelles technologies, les jeunes emmagasinent des tonnes de sons alors que nous, nous prenions le temps de décortiquer chaque album", regrette-t-il. Pour illustrer les Mondiaux de Pékin, Philippe d'Encausse propose cinq chansons : Highway song de Blackfoot, The trooper d'Iron Maiden, Free Bird de Lynyrd Skynyrd, Uprising de Muse et Out of hell de Steve Vai. Avis aux amateurs.


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