Pour les habitants du quartier de Montferrand, elle est un emblème de leur centre-ville : la maison de l’apothicaire et sa façade atypique. La mairie de Clermont-Ferrand a racheté la bâtisse pour la rénover et lui donner une nouvelle jeunesse.
La maison de l’apothicaire de Montferrand va retrouver des couleurs. La mairie de Clermont-Ferrand a racheté l’établissement, a annoncé le maire (PS) Olivier Bianchi le 1er octobre. “Nous l'avons fait dans un contexte un peu particulier. Montferrand est une des premières cités classées au titre de la loi Malraux. C’est notre autre centre-ville, une bastide vraiment intéressante qui avait fait l'objet, sous mon prédécesseur d'un grand projet sur 10 ans de 80 millions d’euros, 8 millions d’euros par an, pour refaire les remparts. Il y avait eu un travail sur l'extérieur de la bastide, mais depuis, elle a été un peu moins accompagnée par la ville en matière d'investissements, et ce depuis plus d'une décennie. Pourtant, elle est très visitée et intéresse les touristes.”
Une seconde jeunesse pour la façade
Pour l’heure, l’intérieur n’est pas adapté à recevoir du public, explique l’édile : "Avant, c’était un bar, puis le bar a fermé. Il y a eu un accord entre le propriétaire privé et les associations montferrandaises qui avaient simplement habillé la vitrine pour que ça fasse un peu moins triste. Sur la devanture, il y avait un cristaire et la représentation d’un patient dans une position pour subir un lavement et un autre qui tenait la pompe à lavement. C’était un indicateur médiéval d'une maison d’apothicaire mais ça s'est beaucoup dégradé. Lors de la rénovation, on aura aussi à retravailler tout ça.”
Que va devenir le lieu ?
Le bâtiment est classé. Il est composé de 4 éléments, un rez-de-chaussée qui fait 25 m², un étage qui fait 25 m² et 2 appartements qui font 30 à 35 m² chacun. “Je pense qu'on ne pourra pas recevoir beaucoup de monde, donc ceux qui s'imagineraient là une grande salle se trompent. L'idée est plutôt de concevoir un petit centre d'interprétation sur la bastide médiévale. On peut imaginer un accueil de touristes, avec des cartes, avec des explications pour se repérer dans la bastide et mettre en exergue les bâtiments principaux à visiter”, explique Olivier Bianchi. À l'étage, la municipalité envisage d'installer des bureaux. Sur les 2 appartements, elle imagine des résidences d'artistes ou écrivains en histoire médiévale qui pourraient s'installer là le temps de leurs études.
Un plan de revalorisation du patrimoine
Le rachat de cette maison n’est qu’une étape dans un plan plus vaste de remise à neuf du centre-ville de Montferrand : “Cette maison de l'apothicaire est une habitation classée et un bâtiment emblématique de cette ville de Montferrand. Je me suis dit qu'au moment où le propriétaire cherchait à vendre, il était peut-être intéressant de se porter acquéreur pour en faire le point de repère d'une rénovation et d'un retour de la question touristique et patrimoniale à Montferrand. On a acheté au prix des domaines, 185 000€. Nous avons par ailleurs des projets en matière de rénovation énergétique. On pourrait imaginer que l'opération sur la maison de l'apothicaire soit une première étape d'un plan d'ensemble sur lequel on s'attacherait à réhabiliter et à remettre en valeur le cœur de de Montferrand.” Par ailleurs, la place de la Rodade sera la prochaine place réhabilitée, en parallèle de projets sur l'église Notre-Dame de la Prospérité.