L'une des revendications des agriculteurs en colère : le gazole non routier. Les exploitants agricoles ne sont pas les seuls à être concernés, les artisans des travaux publics subissent, eux aussi, la hausse de la taxe sur le GNR.
Le gazole non routier, une des revendications des agriculteurs, concerne aussi les artisans des travaux publics. Eux aussi subissent de plein fouet la hausse de la taxe sur le gazole non routier. Gabriel Attal a consenti l'annulation de la hausse pour les agriculteurs, mais pas pour les artisans des travaux publics. Ce que n'accepte pas la profession.
Lors de travaux de terrassement, la pelleteuse est un outil indispensable pour les artisans comme Bruno Désormières. Un outil devenu coûteux ces dernières années. "J’ai attaqué en 1995 et le GNR n’existait pas. On payait 68 centimes de francs hors taxe (soit 0,15 centime d'euro) le litre de gazole. Aujourd’hui, si je ne me trompe pas, on est à 1 euro 135 le litre de GNR", explique le maître artisan en travaux qui exerce à Chabreloche, dans le Puy-de-Dôme.
Avec deux approvisionnements par an, il dépense entre 3 000 et 5 000 euros en gazole non routier. "On est quand même en 2024, on ne va pas retourner à la pelle et à la pioche. On a des belles machines, qui consomment, c’est un fait, mais dont on ne peut pas se passer. Ce n’est pas possible", assure Bruno.
Un secteur en souffrance
L'écroulement du marché immobilier, l'augmentation du carburant, à cela s'ajoute le coût de la main d'œuvre et des matériaux. En somme, on a là toute une conjoncture qui peut rapidement entraîner une crise dans le secteur d'activité des travaux publics. "On a une perte d’environ 30 % de l'activité et de la construction sur notre secteur d’activité. Donc on est attaché à pouvoir démontrer que ce GNR impacte l’activité de nos entreprises. Et si demain, on doit rajouter 10 à 20 euros de l’heure sur la main d’œuvre, ce n'est pas acceptable pour nos entreprises", détaille Christophe Yvernault, responsable du syndicat CNATP (Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage) dans le Puy-de-Dôme.
Des artisans qui pourraient disparaître dans les années à venir selon le syndicat, laissant la place aux grosses entreprises en travaux publics.