Le principal bailleur social du Puy-de-Dôme, l’Ophis, est pointé du doigt. Plusieurs dysfonctionnements sont mis en avant et notamment la vacance de près de 500 logements sociaux sur le département. Une aberration dans un contexte de crise de l’immobilier.

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À peine sortie de la crise qui le traversait entre 2015 et 2021, l’Office public de l’habitat et de l’immobilier social du Puy-de-Dôme (Ophis), fait face à une nouvelle polémique. Selon une source interne au service du bailleur, près de 500 logements sociaux seraient vacants dans le département.  

3 % de logements sociaux vacants 

“À l’heure actuelle, nous avons 497 logements vacants sur un total de 15 500 logements familiaux gérés, confirme Philippe Brunec-Debaines, directeur général de l'Ophis du Puy-de-Dôme. Ce qui représente 3 % de notre parc qui est en situation de vacances. Pour comparer ce qu’il se passe aujourd’hui dans l’immobilier en France, on a, selon les chiffres de l’INSEE, à peu près 8 % du parc national qui est vacant, tout secteur confondu, à la fois le secteur privé et le secteur public. Pour l’ensemble des logements sociaux, c’est-à-dire les bailleurs sociaux en France, cela représente 2 % de vacances du parc. Pour l’Auvergne, c’est 10 % du parc global qui est vacant”. Pour justifier ces 3 %, le directeur explique : 1 % serait dû à des changements de locataires, 1 % à des travaux nécessaires à la suite d'une location et 1 % dû à un manque d'attractivité. L'Ophis aurait du mal à louer dans certains secteurs comme Thiers ou dans les Combrailles. 

Une crise interne entre 2015 et 2021

L’Ophis est le principal bailleur social en Auvergne, même si 10 000 de ses logements sociaux se trouvent à Clermont-Ferrand. En tout, c'est près de 30 000 locataires qui occupent les logements de l’office. Pour rappel, entre 2015 et 2021, le bailleur connaît une crise interne révélée par un rapport de la Chambre régionale des comptes. La gestion de l’entreprise est pointée du doigt : les salariés dénoncent un "management de la peur", un turn-over de la direction (4 nouveaux directeurs en 6 ans) et une vague de départs : 110 licenciements ou départs "volontaires" la plupart dus à une ambiance toxique au travail. Côté finances, certains salariés dénoncent des détournements de fonds. À cela, s'ajoute “le niveau des dépenses d’investissements immobiliers (construction et réhabilitation de logements) a été divisé par deux, baissant de 82 M€ à 44 M€ entre 2015 et 2020. L’effort de réhabilitation d’anciens logements a même été divisé par trois, décroissant de 15 M€ à seulement 4,5 M€ sur la même période”, selon le rapport.  

Une nouvelle organisation

En 2022, Philippe Brunec-Debaines devient le nouveau directeur et a pour mission de redresser la barre. “Lorsque je suis arrivé, le taux de vacances était de 4,5 %, c’est un chiffre qui est en baisse constante. On a lancé des chantiers de réorganisation qui sont lourds par exemple, on a décidé de traiter les demandes au plus près des territoires dans des agences délocalisées. Nous avons affecté 20 millions d’euros par an sur les opérations de réhabilitation dans différents territoires, comme à Saint-Éloy-les-Mines"

Dans le Puy-de-Dôme, en 2021, plus de 12 000 demandes de logements sociaux étaient actives dont la majeure partie se localisaient à Clermont-Ferrand et à son agglomération, selon le rapport de la Chambre régionale des comptes. Et les délais d’attente sont variables, de quelques jours à quelques années pour certains. 

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