Les neuf semaines de débats concernant le crash du vol Rio-Paris se sont terminées jeudi 8 décembre par la réquisition des procureurs de la République. Une prise de parole qui a provoqué un tollé du côté des familles de victimes. Près de Clermont-Ferrand, Philippe Couderc, qui a perdu sa cousine et son compagnon en 2009 dans le crash, s’exprime.
« Nous ne sommes pas en mesure de requérir la condamnation d’Airbus et d’Air France ». C'est la stupéfaction. Dans l'affaire du crash du vol AF447 Rio-Paris, les deux procureurs ont demandé jeudi 8 décembre la relaxe des sociétés Air France et Airbus. Un habitant de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, Philippe Couderc, a perdu sa cousine et son compagnon dans l’accident. Ils faisaient partie des 228 victimes. Pour lui, cette décision est inacceptable. Philippe Couderc indique : « Reconnaître la responsabilité c’est reconnaître toutes ces personnes qui sont mortes à bord. Ce n’est pas anodin parce que c’est une façon de terminer le deuil qui est là quand même depuis 13 ans. Aujourd’hui si le procès reste tel quel, cela veut dire que pendant 13 ans ça n’a servi à rien. Pour la plus grande catastrophe aérienne française, on ne peut pas admettre de dire demain que personne n’est responsable. Ce n’est pas possible ».
La nécessité d'un investissement financier
Le 1er juin 2009, l'Airbus A330-200 entre dans une zone orageuse. Conséquence : les sondes Pitot, utilisées pour mesurer la vitesse, givrent. Les pilotes, surpris, doivent reprendre le contrôle de l'appareil. En vain. S'en suit une décennie d'enquêtes pour déterminer si l'accident est dû à une défaillance technique ou des actions inappropriées de la part des pilotes. Les deux sociétés risquent chacune 225 000 euros d'amende. Une sanction qui n'est pas appropriée pour Philippe Couderc. Il souligne : « S’il y a un investissement financier, et cela me paraît important, il faut qu’il soit fait au profit de la sécurité, pour que les compagnies et les constructeurs mettent encore davantage en exergue la sécurité des vols et se donnent les moyens pour assurer cette sécurité des vols, pour ne pas attendre un accident pour réagir ».
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Philippe Couderc et l'ensemble des familles de victimes doivent désormais attendre le 17 avril prochain, date à laquelle la justice rendra son verdict.