Le 1er juin 2009, le vol Rio-Paris s’abîmait dans l’Atlantique, avec ses 228 passagers à bord. Ce lundi 10 octobre, le procès s’est ouvert au tribunal correctionnel de Paris. Philippe Couderc, un habitant de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, qui a perdu sa cousine et son compagnon dans la catastrophe, exprime ses attentes.
Le 1er juin 2009, le Rio-Paris s'abîmait dans l'Atlantique, emportant les vies de 228 personnes. Plus de treize ans après le crash, le procès d'Airbus et d'Air France pour homicides involontaires s'est ouvert ce lundi 10 octobre à Paris. L'audience a commencé après 13h30 dans la vaste salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris, quasiment pleine, où les débats doivent se dérouler jusqu'au 8 décembre. Philippe Couderc, un habitant de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, a perdu sa cousine et son compagnon dans la catastrophe. Il ne fait pourtant pas partie des parties civiles du procès, car il a « baissé les bras » devant la machine judiciaire. Néanmoins, avec ce procès qui s’ouvre, il nourrir de grandes espérances : « Nous sommes pleins d’espoir. On a eu peur à un moment donné que l’affaire en reste là et ce n’est pas le cas. Je n’attends pas qu’on désigne un coupable parce qu’on ne peut pas se permettre de désigner un coupable dans cette catastrophe. Il faut au moins désigner un responsable. Les responsables peuvent être deux, Airbus et Air France ».
Un travail de deuil
Pour Philippe Couderc, ce procès est enfin là et va peut-être lui permettre de faire son deuil : « Avec toute la peine, les souffrances qu’on a pu avoir, on ne peut pas s’imaginer en rester là. J’espère qu’on ne va pas se contenter de paroles comme on a eu pendant des années. Air France a dorénavant établi des procédures. J’attends qu’on nous prouve que ça a bien été inscrit dans le manuel des pilotes, que ce soit en bonne place. J’ai plein de questions. Il y a plusieurs incohérences dans toutes ces démarches et ces paroles qui font que j’espère que ce procès pourra éclaircir toutes ces problématiques. L’objectif est que cela ne se reproduise plus ».
Connaître la vérité
Les investigations ont montré que les pilotes avaient été désorientés par le givrage des sondes de vitesse Pitot. Le Chamaliérois attend des éclaircissements : « On ne sait pas quelle est la vérité par rapport au scénario. On nous avait dit au départ que l’avion était tombé en vrille, là on nous dit qu’il est descendu tout doucement et que les victimes ne se sont rendu compte de rien. Il y a des points de doute qui subsistent. On s’est refait le film et on a imaginé ce que les passagers ont pu vivre ». Philippe Couderc ajoute : « Il faut que les avionneurs et les compagnies assument leurs responsabilités. Je ne suis pas là pour dire qu’ils méritent telle ou telle peine, mais pour dire qu’il y a eu une faille dans la formation et dans la construction technique ».
" J’attends au moins qu’on se dise que cette catastrophe aura servi à quelque chose"
Pour Philippe Couderc, ce procès doit servir d’exemple : « J’ai baissé les bras. J’ai donné beaucoup de mon temps pour monter à Paris. A un moment donné, j’ai même perdu espoir car je me suis dit qu’on luttait contre des chimères. On est sur des enjeux économiques tellement importants qu’il m’était difficile de croire qu’on aurait la vérité. Aujourd’hui j’attends la vérité, que soient désignés des responsables. On ne fait jamais un deuil mais j’attends au moins qu’on se dise que cette catastrophe aura servi à quelque chose ». Philippe Couderc ne se rendra pas au tribunal correctionnel de Paris. C’est en faisant confiance au récit des médias qu’il va suivre ce procès, avec toujours en mémoire sa cousine et son compagnon disparus il y a maintenant treize ans.