Dans le Puy-de-Dôme, une association vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales

Dans le Puy-de-Dôme, l’AVEC 63 (Association Victime Ecoute Conseil) accueille les femmes victimes de violences conjugales. En 2016, plus de 700 femmes se sont tournées vers elle. 

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Sylvie D. est décédée à l’âge de 47 ans. Le 5 juin 2014, à Malintrat, dans le Puy-de-Dôme, elle a été victime de sévices sexuels particulièrement violents.  Poursuivi devant les assises du Puy-de-Dôme pour torture ou barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner, son ex-compagnon l’avait quittée quelques mois auparavant après avoir porté plainte contre lui. C’est pourtant chez lui qu’elle était retournée le soir du drame. Un scénario malheureusement fréquent, car les victimes de violences conjugales estiment trop souvent être à l'origine de leur situation.

« Petit à petit, l’emprise amène à une destruction identitaire. Elles perdent l’estime d’elles, la confiance en elles. Au final, elles se sentent responsables, elles portent la culpabilité, la honte des violences. Du coup, c’est compliqué de partir. Elles ont le sentiment qu’elles sont responsables et parfois elles pensent qu’elles ne méritent pas forcement l’amour de quelqu’un d’autre » explique Gwendoline Niquet, Psychologue de l’ « Association Victimes Ecoute Conseil 63"

Pour s'en sortir, 732 femmes se sont tournées vers l'Association Victimes Ecoute Conseil 63 (AVEC 63) en 2016. Pour certaines, la priorité absolue est de se mettre à l'abri dans un logement d'urgence, grâce à un protocole avec le 115. Pour d'autres, il s'agit de démarrer un long processus qui nécessite en premier lieu de trouver un logement. Le logement, la première pierre d'un vaste chantier de reconstruction.

Pour être aidées, les victimes rencontrent dans leur parcours des intervenants formés par l'association AVEC. Parmi eux, les policiers qui reçoivent leur plainte, passage obligé pour déclencher une procédure pénale dont elles attendent beaucoup.

Apporter une réponse juste, un travail souvent difficile pour le parquet, qui applique le code pénal. « L’impact psychologique d’un acte : personne ne peut savoir ce qu’il est. Il est parfois gravissime pour des faits qui matériellement sont de moindre gravité. Et il peut être parfois plus limité pour des faits d’une extrême gravité » indique Eric Maillaud, Procureur de la République de Clermont-Ferrand.

En 2017, une victime de violences conjugales sur deux accueillies par l'association AVEC a déposé plainte. La moitié d'entre elles n'a donc pas encore trouvé le courage d'affronter son agresseur devant la justice.


 

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