Chaque année, le Salon de l’Agriculture, à Paris, a sa mascotte. Lors de la précédente édition, c’était Ovalie, une vache salers du Puy-de-Dôme qui était la star de l'événement. Un an après, on est allé prendre de ses nouvelles.
Avec sa robe aux trois couleurs, sa stature imposante, ses belles lunettes et son caractère calme et docile, Oreillette, une vache normande, a été désignée égérie du Salon de l’Agriculture 2024 qui ouvre ses portes ce samedi 24 février. L’an dernier, c’était Ovalie, une vache salers originaire du Puy-de-Dôme, qui avait prêté son image au Salon. Elle était la fierté made in Auvergne de son éleveur Michel Van Simmertier. Elle était partout : sur des affiches, sur les réseaux sociaux, et même sur les billets d’entrée de ce grand rendez-vous annuel. Après cet énorme coup de projecteur, c’est dans le calme de sa ferme de Saint-Alyre-ès-Montagne, nichée au cœur du Puy-de-Dôme, qu’Ovalie se repose. “Elle a repris sa vie de vache”, philosophe le propriétaire de cette imposante salers.
Un heureux événement
Ovalie a désormais 6 ans et est en “pleine forme”. Il y a eu du nouveau depuis le Salon de l’Agriculture. Ovalie a eu deux heureux événements : la naissance de jumeaux. “On les a appelés Versailles, en lien avec le Salon de l'Agriculture et Vermeulen en hommage au joueur de rugby”, confie l’éleveur. Après cette ultra médiatisation, Ovalie n’est désormais plus une vache comme les autres : “Elle a été sollicitée tout l’été pour des manifestations locales autour de chez nous. Elle s’y est habituée même si elle sera plus tranquille cette année”, sourit Michel Van Simmertier. L’éleveur, qui travaille avec 80 bêtes, garde de "bons souvenirs" de cette épopée médiatique. “Ça nous a apporté de la visibilité, se réjouit-il. C’est une belle publicité pour la race. On a eu de nouveaux adhérents. Des gens se sont mis à s’y intéresser”.
Le Salon de l’Agriculture : un moyen de se faire entendre
Cette année, Michel Van Simmertier retournera de nouveau au Salon de l’Agriculture, mais sans Ovalie. Il l'avoue, "Ovalie s'est habituée au calme" de la campagne puydomoise. L'éleveur y va donc sans sa vache fétiche et avec un peu d'amertume. En effet, dans ce contexte de crise pour le monde agricole, Michel partage la peine des agriculteurs en colère. “C'est une colère partagée et légitime des agriculteurs. Au niveau de la trésorerie et des revenus, c’est devenu trop compliqué". Michel travaille avec sa femme Marine. Le couple ne se verse que 1 000 euros de salaire par mois. "On ne vend pas notre produit assez cher”, justifie-t-il.
Pour le paysan, le Salon de l’Agriculture est le moyen de se faire entendre : “C’est un événement important. On peut peser auprès des politiques qu’on a la chance de rencontrer. Mais aussi auprès des consommateurs. On dit qu’il faut consommer français. C’est justement un moyen d’aller à la rencontre du grand public”. Ovalie, quant à elle, restera dans sa ferme, loin des projecteurs, auprès de ses petits.