Mercredi 21 juin, le joueur de rugby Mohamed Haouas était assigné aux prud’hommes de Clermont-Ferrand par l’ASM Clermont Auvergne. Le club espérait annuler son futur contrat en raison de la condamnation du pilier pour violences conjugales. Le délibéré sera rendu le lundi 26 juin.
Ce mercredi 21 juin, le rugbyman Mohamed Haouas est arrivé devant le conseil de prud’hommes de Clermont-Ferrand, en compagnie de sa femme et à bord d’une voiture de l’ASM Clermont Auvergne. Le pilier international, condamné à un an de prison ferme pour avoir frappé sa femme, est assigné aux prud'hommes par le club auvergnat pour "suspension de contrat". Les débats ont duré environ 1h30 et c'est l'avocat de l'ASM Clermont Auvergne qui s'est d'abord exprimé.
"Si vous ne faites rien, j’ai le feu au stade, j’ai la billetterie qui va s’effondrer"
Pour maître Patrick Puso, conseil du club auvergnat, la venue de Mohamed Haouas à l'ASM Clermont Auvergne, toujours engagé avec le Montpellier Hérault Rugby jusqu'à la fin du mois de juin, aurait des conséquences au niveau des partenaires qui « ne souhaitent pas que leur nom soit associé à celui du joueur ». Il a mis en avant les réactions des personnes sur les réseaux sociaux et la décision de Fabien Galthié de ne plus le sélectionner en Bleu : « S’il ne porte plus le bleu, blanc, rouge, pourquoi devrait-il porter le jaune et le bleu ? ». Il enchaîne en disant que si le contrat fait effet, il y aura des dommages imminents : « Les partenaires ne veulent pas que leur nom soit associé à celui de Haouas ». L’interclub de la Yellow Army aurait aussi menacé de ne pas reprendre l’abonnement s’il est sur le terrain : « Si vous ne faites rien, j’ai le feu au stade, j’ai la billetterie qui va s’effondrer ».
Un délibéré rendu le 26 juin
De son côté, maître Arnaud Dubois, l'avocat du joueur, souligne le caractère abusif de la demande du club auvergnat et dénonce une « situation invraisemblable ». Interrogé à l’issue de l’audience, il indique : « Aujourd’hui, le club de Clermont s’exonère de ses responsabilités en qualité d’employeur et il refuse de décider, d’exercer son pouvoir de direction. Il sollicite le Conseil de prud’hommes de Clermont-Ferrand pour qu’il prenne une décision à sa place. Nous trouvons cela scandaleux, ubuesque. Toute cette procédure a été montée sur des allégations fallacieuses de la part du club de l’ASM. Monsieur Haouas est assez dérouté par tout ce qu’il se passe ». Il souhaite aussi que le communiqué de presse dans lequel l’ASM écrit qu’"il ne portera pas les couleurs jaune et bleu sur le terrain" soit requalifié en tant que rupture anticipée du contrat de la part de l’employeur. Pour cela il demande 390 000 euros (soit une année de salaire sans prime) de dédommagements. Il demande donc une amende civile de 10 000 euros et des dommages et intérêts de la part du club à hauteur de 50 000 euros. Mohamed Haouas n’a pas souhaité s’exprimer face à la presse. Le délibéré sera rendu le lundi 26 juin, à 14 heures.
Propos recueillis par Cindel Duquesnois / France 3 Auvergne