Depuis le début du mois, le musée de Gergovie près de Clermont-Ferrand propose une exposition et des visites guidées sur l'histoire des Gergoviotes, ces étudiants Alsaciens devenus résistants en Auvergne.
L’histoire se passe à Gergovie, mais pour une fois, on ne parle pas ici de Gaulois. C’est l’histoire des Gergoviotes qu’a choisi de raconter le musée de Gergovie, près de Clermont-Ferrand, sous la forme d’une exposition et de visites guidées. « Les gens connaissent, en général, l’histoire du repli de l’université de Strasbourg sur Clermont-Ferrand pendant la guerre mais l’histoire des Gergoviotes est très confidentielle. On a découvert tout un pan de l’histoire du plateau vraiment très méconnue », explique Arnaud Pocris, directeur culturel du musée de Gergovie.
L'installation des résistants
En septembre 1939, face à l’arrivée imminente des troupes allemandes, les étudiants de l’université de Strasbourg trouvent refuge à Clermont Ferrand. Après l’armistice de juin 1940, sous couvert d’un chantier de fouilles, une vingtaine d’étudiants s’installe sur le plateau. A l’abri de la maison qu’ils viennent de construire et dont on voit encore les vestiges, ils commencent à défier l’occupant. « Le premier acte de résistance est de chanter « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » devant le drapeau français tous les matins », raconte Arnaud Pocris aux visiteurs.
Une histoire méconnue
Plus tard, certains d’entre eux entrent dans une résistance plus active au sein d’un mouvement nommé Combat. Devenus le terreau de la résistance estudiantine d’Auvergne, les jeunes Strasbourgeois sont devenus la cible de la Gestapo et les rafles de 1943 marquent la fin de l’histoire des Gergoviotes. « On pensait qu’ils avaient tous été fusillés et on se rend compte que non, ce n’est pas le cas. Il y a toute une histoire qu’on découvre lors de la visite guidée », Catherine Erbacher, visiteuse de l'exposition.
Une terre de résistance
Gergovie, terre romanesque, à travers ses illustres occupants successifs, tout l’atteste : « Si les Gergoviotes se sont réunis ici, c’est parce qu’on était sur le site de la bataille, c’est en lien avec Vercingétorix. C’est un esprit de résistance qui souffle ici, particulièrement », indique Arnaud Pocris. L’exposition est prévue pour durer jusqu’à la fin de l’année et l’édition d’un livre est déjà programmée.
-Propos recueillis par Olivier Martinet pour France 3 Auvergne