Jeudi 29 juin, le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes aura à se pencher sur une décision qui lancera l'ouverture à la concurrence des transports express régionaux, les TER. Les syndicats redoutent une privatisation des trains en région.
Le réseau des TER en Auvergne-Rhône-Alpes représente 3 200 kilomètres de voies ferrées. Il s’agit du réseau le plus long parmi toutes les régions françaises. La Région en est le décideur. La SNCF est le gestionnaire. Mais l’Europe l’a décidé, d’ici 2033, d’autres entreprises doivent pouvoir se porter candidates. Jeudi 29 juin, le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes se penchera sur une décision qui lancera l'ouverture à la concurrence des transports express régionaux. Frédéric Aguilera, vice-président (LR) du Conseil Régional AURA, en charge des transports, explique : « Une privatisation c’est quand on vend des biens. Par exemple, en Angleterre, on a vendu les trains à une entreprise privée et on a même vendu l’infrastructure. Après, les entreprises privées font ce qu’elles veulent pour fixer les tarifs, les services et le nombre de trains. Alors que là, nous restons comme aujourd’hui. La Région reste autorité organisatrice et on choisit un prestataire pour appliquer le cahier des charges que nous fournissons, pour appliquer les tarifs que la Région va décider, pour appliquer les tarifs que la Région va décider ».
Des cheminots qui s'opposent au projet
De cette nouveauté, les cheminots de la CGT n’en veulent pas. Ils iront le redire vendredi 30 juin devant le siège du Conseil régional à Lyon. Anthony Prat, secrétaire régional adjoint CGT Cheminots, souligne : « L’usager n’aura pas le choix de l’opérateur. C’est la Région qui choisira pour les usagers quel sera demain leur opérateur. Quoi qu’il arrive, in fine, quand l’usager arrivera dans sa gare, il montera dans un train, il n’aura pas le choix de monter dans un train bleu ou dans un train rouge. Il ne pourra pas dire qu’il prend le moins cher, comme on peut le voir dans la téléphonie. Ce n’est pas la réalité des choses et c’est la Région qui choisira le concurrent de la SNCF et qui l’imposera aux usagers ».
Les inquiétudes de l'opposition régionale
Dans cette contestation, ils sont soutenus par l’opposition régionale. La gauche craint une atteinte portée au rail et redoute que les trains deviennent des transports régionaux, remplacés par des bus ou des taxis à la demande. Boris Bouchet, conseiller régional groupe Insoumis et Communistes, indique : « Je crains une dégradation de la qualité du service. Le service public de transport est aujourd’hui, par la voie ferrée, un enjeu du point de vue climatique, du point de vue social. Ce qu’il se passe est dangereux ». Se basant sur l’exemple des régions qui ont déjà engagé le processus, la majorité régionale espère une augmentation de l’offre de trains entre 20 et 30 %, pour un même coût.