Durant l’été, les marchés artisanaux sont nombreux. Mais en cette période d'inflation, les artisans sont eux aussi touchés. Leurs clients sont moins nombreux. Ils freinent leurs achats plaisir et quand ils craquent ils font attention à leur budget. Illustration au marché des artisans à Pontgibaud dans le Puy-de-Dôme qui s’est tenu dimanche 30 juillet.

Ils se sont installés dans la cour du Château Dauphin, à Pontgibaud, dans le Puy-de-Dôme. Cette forteresse médiévale est un cadre idéal pour les trente-cinq exposants. Bijoux, poteries, produits gastronomiques locaux … les artisans présents espèrent bien, en ce dimanche 30 juillet très ensoleillé, attirer les visiteurs. Et ils en ont besoin. Avec l'inflation, cette année est particulièrement difficile pour eux. Tous sont unanimes, ils vendent moins et leur chiffre d’affaire est en baisse. Les consommateurs se restreignent sur leurs achats plaisir. Les dépenses alimentaires plus coûteuses en cette période absorbent une plus grande part de leur budget.

 

Derrière son stand, Dominique Tillon s’active. Assise sur sa chaise, elle tricote des vêtements qu’elle met ensuite en vente et propose également des pelotes de laine de toutes les couleurs. Depuis le début de l’année, elle a clairement constaté une évolution. Elle souligne : « C’est difficile. Depuis quelques mois, les gens regardent mais n’achètent pas. J’ai remarqué cela, ils ont acheté en début d’année, encore en avril et mai, mais depuis juin ils n’achètent pas ou vraiment très peu. Je fais des marchés où je ne vends rien. Je rentre zéro euro, je ne fais aucun bénéfice et j’en fais beaucoup comme cela ». Elle se rassure en expliquant qu’heureusement ce n’est pas son activité principale, que le tricot pour elle, est un complément de revenus. Dominique ajoute également : « Les gens regardent le prix avant de regarder l’objet à acheter. C’est le prix qui les intéresse. Fini les coups de cœur, ils regardent les tarifs. Ils fuient l’artisanat pur ».  

 

Quelques allées plus loin, Madeleine Mbappe sert des clients. Ils ont été attirés par la délicieuse odeur de ses pralines. Contrairement à Dominique, elle réalise des ventes mais a noté qu’elles avaient diminué depuis quelque temps déjà. Même si, selon elle, son chiffre d’affaire reste convenable; elle indique que les clients mettent moins facilement la main au porte-monnaie. « Sur 100 personnes qui se promènent seulement 40% achètent. J’aimerais comme mes collègues que l’on soit plus à 70%. Ce serait vraiment bien. » précise-t-elle.

 

Avec la baisse du pouvoir d'achat, les consommateurs se serrent la ceinture. Ils font attention au montant de leurs emplettes. Une vacancière qui repart du marché les mains vides explique : « Je fais globalement attention à mes dépenses. Mais quand je fais des marchés comme cela, c’est plus le coup de cœur qui joue ». Un peu plus loin, un touriste ajoute : « On fait un tour et en même temps on achète des souvenirs de la région. On n’a pas besoin de se ruiner ».

 

En été, le tourisme reste le premier secteur de dépenses. Élodie Gotte est à l’initiative de ce marché des artisans et de la journée littéraire organisée en parallèle au château de Pontgibaud. Elle tenait à proposer plusieurs évènements sur la même journée pour attirer un maximum de visiteurs : « Les visites du château amènent du public, la journée littéraire aussi et de leur côté, les artisans ont fait de la publicité pour parler de leur marché. Généralement, les gens qui viennent visiter le château vont en plus visiter le marché ». Les visites du château comme le marché artisanal n’ont pas fait recette en ce dernier week-end de juillet. Tout le monde espère se rattraper sur le mois d’août. 

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