De début novembre à fin avril, le bus des Restos du Cœur de Clermont-Ferrand distribue plus de 150 repas chaque soir dans la ville. Créé il y a une quinzaine d’année, ce dispositif est aujourd’hui un des derniers encore en fonctionnement en France.
La nuit vient de tomber sur Clermont-Ferrand. Pour le bus des Restos du Cœur, la tournée commence. Depuis 15 ans, le bus sillonne les rues de la ville entre novembre et avril pour distribuer nourriture et réconfort. Avant le départ, les bénévoles chargent les repas. “Je m'appelle Pierre, j'ai 33 ans, ça fait 4 ans maintenant que je suis bénévole aux Restos du Cœur et, depuis un an et demi, je suis responsable de l'activité “Gens de la rue” sur Clermont-Ferrand.” Pierre prend son rôle très à cœur et assiste les plus démunis dans cette tournée quotidienne : “C'est une solution pour des gens qui sont en grande difficulté, ceux qu'on appelle gens de la rue, à savoir des gens qui peuvent dormir dehors ou d'autres qui sont dans des situations assez complexes, notamment sociales, familiales, qui ont des soucis de santé, qui ont un petit peu décroché et qui ont besoin qu'on les accompagne. Notre but, c'est d'abord de leur apporter de la nourriture et une écoute attentive ainsi qu'un peu de réconfort.”
150 repas distribués
Soupe, dessert, fromage, pain et eau, un repas complet pour ceux qui sont dans le besoin. Depuis 10 ans, certains ont fait de l’aide une priorité : “Je m'appelle Danielle et j’ai 68 ans. Je suis aux Restos du Cœur depuis 10 ans parce que j'aime bien aider les gens d'abord, pouvoir apporter un peu d'aide et puis faire quelque chose de ma personne.”
Le bus amène Danielle, Pierre et les autres bénévoles dans le quartier de Fontgiève, où aura lieu la première distribution. “On va se mettre sur le parking et là, on va servir des plateaux ou des repas à emporter dans des sacs qu'on a préparés", explique Pierre. La soupe a du succès : “Merci, j'adore ! C'est un peu chaud quand même. Il faut aller doucement, c'est très chaud”, plaisante un bénéficiaire. Comme lui, en moyenne, 150 personnes reçoivent un repas chaque soir.
"Je n'arrive pas à vivre de ce que je touche"
Pour les plus fragiles, les Restos du Cœur sont parfois la seule solution pour avoir un repas chaud : “Je m'appelle Brahim, je suis Tunisien, je suis en France depuis 1971. J’avais une paye puis j’ai été en longue maladie. J’ai travaillé dans le bâtiment pendant 27 ans et après je suis tombé malade. Le médecin m'a arrêté et depuis, je n'arrive pas à vivre de ce que je touche alors je viens souvent chercher à manger.”
Si le dispositif aide de nombreux bénéficiaires, il est cependant menacé. Des questions se posent quant à l'avenir de l'activité, selon Pierre : “Notre bus commence à vieillir, à être difficilement réparable et nous aimerions, en tout cas au sein de l'association, saisir cette opportunité. On voudrait que cette menace se transforme en opportunité de telle sorte que nous puissions développer un système de salle, pour pouvoir proposer un service qui soit plus adapté, au chaud, avec certainement un peu plus de temps et une prise en charge qui soit également plus en adéquation avec les besoins qu'ont ces personnes-là.” Ce bus est l’un des derniers encore en fonctionnement en France.