Les deux-roues empruntant les voies du tram de Clermont-Ferrand seront désormais verbalisés (135 euros). Le maire de la ville, Olivier Bianchi, tient à répondre à ceux qui l'accusent d'être à l'origine de la mesure : non, ce n'est pas lui, cela relève du code de la route.
Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand, a vu rouge lorsqu'il a lu les commentaires sur les réseaux sociaux relatifs à la mise en place de l'amende de 135 euros. Il tient à le préciser: "Je veux clarifier les choses : c'est le code de la route qui s'applique, ce n'est pas une décision de la métropole clermontoise. Je n'ai jamais pris une délibération en ce sens !"
Clermont ville cyclable !!!
— jean louis Borie (@cyberbasoche) 19 janvier 2018
Vélos prohibés entre Gaillard et lagarlaye !!!
Pour une vraie piste cyclable si on ne peut plus circuler sur le tram @olivierbianchi1 montez sur un vélo vous comprendrez ! https://t.co/BDibHWQJsT
Aussi dans son viseur, les élus de l'opposition : "le jour où il y aura quelqu'un d'écrasé, sortira-t-on leurs tweets pour montrer leur grande anticipation de la situation et leur sens de la responsabilité ?" Et d'ajouter : "Quand on est élu de la République, on fait respecter le droit de la République. Je fais respecter le code de la route."
"Il m'arrive d'utiliser les voies du tram"
Pour Jean-Pierre Brenas, chef de l'opposition Les Républicains au Conseil municipal de Clermont-Ferrand, il y a un retard considérable en matière de pistes cyclables : "Je suis pour une tolérance en la matière jusqu'au jour où Clermont offrira un réseau de piste cyclable digne de ce nom et digne d'une ville de 140.000 habitants."
Lui-même pourrait d'ailleurs payer cette fameuse amende : "Je suis un utilisateur quotidien du vélo, j'en ai un électrique. Il m'arrive d'utiliser les voies de transports en commun, y compris les voies de tram. Je n'encourage pas à le faire. Mais je n'ai pas d'autres choix. À défaut, on doit aller sur les trottoirs."
Cette décision idiote obligera les cyclistes à emprunter la route ce qui réprésente un plus grand danger pour eux et pour les automobilistes. À cela s’ajoute l’évidente densification du trafic routier.
— Jeunes Républicains 63 (@jeunesrep63) 17 janvier 2018
Les élus écologistes regrettent aussi une telle mesure. Dans un communiqué, ils s'interrogent : "Pourquoi une telle mesure qui semble opposer nos concitoyens cyclistes et les usagers du transport en commun ?"
Ils demandent notamment une concertation "afin de définir des tronçons de tramway et de voies de bus partagés avec le vélo, sous condition de respecter un strict code de conduite" et un "moratoire sur la verbalisation".
Ne plus faire du vélo la dernière roue du carrosse ! #velo #Tram #ClermontFerrand pic.twitter.com/kus5W9aVNS
— Elu(e)sEELV Clermont (@EelvGroupeCler) 19 janvier 2018
Renforcer le réseau de pistes cyclables
Le maire de la commune reconnaît un retard de Clermont-Ferrand en la matière. Il promet un "plan pluriannuel" pour le rattraper qui sera présenté en mars ou avril prochain. "Nous sommes en train de discuter des millions d'euros et du nombre de kilomètres que nous ferons chaque année. Aujourd'hui, nous mettons 250.000 euros par an sur la réalisation de pistes cyclables. Nous considérons que c'est trop peu et que cela ne permet pas de rattraper ce retard. Des efforts supplémentaires seront proposés."
En attendant, les deux-roues sont prévenus. Ceux qui roulent sur les voies du tramway se risquent à une amende de 135 euros.