Une nouvelle page du plus grand chantier de démolition d’Europe actuel s’ouvre à Clermont-Ferrand. La Muraille de Chine, immeuble d’habitation de 320 mètres de long et 9 étages, commence à être grignoté par une immense pelle mécanique. Cette phase de travaux impressionnante durera jusqu’à fin juin pour faire disparaitre un des symboles de la ville datant des années 60.
La décision de détruire la Muraille de Chine de Clermont-Ferrand a été prise il y a 10 ans. Un millier de personnes a progressivement été relogé dans des habitats sociaux de la métropole, avant le début des travaux, il y plus d’un an. Enlèvement des cloisons non porteuses, puis désamiantage et maintenant, une immense pelle mécanique se sont succédés. Elle va mettre 14 semaines pour gringotter progressivement le béton sous l’œil des curieux comme Patrick, habitant de la métropole clermontoise : « Pour un Clermontois, c’est un évènement de voir la Muraille de Chine tomber, car on l’a toujours vue dans le paysage. »
Un chantier impressionnant
Grace à son bras de 32 mètres, l’engin transforme lentement 60 ans d’histoire en gravats. Aux manettes de Caroline, comme il l’appelle affectueusement, Ludo, conducteur d’engin, manie avec délicatesse ce monstre de plus de 100 tonnes. « C’est comme ma Playstation, avec les commandes pour le bras et pour la pince. Je commence toujours par le toit et je descends les étages au fur et à mesure ! » Ce chantier hors-norme à lieu au cœur dans un milieu très urbanisé, d’où certaines précautions auxquelles Nicolas Garde, chef de secteur, est très attentif : « On va mettre en œuvre plusieurs dispositifs de diminution de nuisance. Lors de la phase d’abattage mécanique, on met en place un système de brumisateur au sol. »
Un jardin dans la ville
Fin juin il ne restera plus rien des 320 mètres de béton. Il n’y aura plus de barrière entre le quartier Saint-Jacques et ses tours et le centre-ville de Clermont-Ferrand. Marion Canalès, adjointe au maire de Clermont-Ferrand et présidente d’Assemblia, indique : « L’objectif est de dédensifier le secteur, d’apporter plus de mixité sociale là où il y avait énormément de logements sociaux et de remettre de la nature en plein cœur du centre-ville car c’est un quartier de centre-ville, Saint-Jacques. Il y aura un grand parc urbain à la place de ces gravats. » Un parc de plus de 3 hectares qui devrait être terminé aux alentours de 2030.