La colère monte chez de nombreux commerçants et acteurs touristiques du parc naturel des volcans d'Auvergne. En cause : des courriers de la préfecture leur demandant d'enlever des panneaux publicitaires, sous peine d'amende. Une application stricte du code de l'environnement, mais qui, selon eux, pénalise leur activité.
L'Auvergne, c'est une nature sauvage, de grands espaces ... Un environnement préservé ou presque… Sur le bord des routes, des panneaux, de toutes les couleurs et de toutes les formes, souvent très inesthétiques, fleurissent. Or, ils s’avèrent parfois bien utiles. À un embranchement, à 6 kilomètres de son restaurant de Chastreix-Sancy, dans le Puy-de-Dôme, ce restaurateur a été contraint de retirer un panneau, devenu illégal. “Les gens arrivaient en direction de Chastreix. Ils voyaient qu’il y avait le restaurant en haut. Tandis que maintenant, il n’y aura plus rien, déplore Jonathan Le Sausse, co-gérant du restaurant Le Roc. Les gens croiront que le resto n’existe plus alors qu’il existe bien”.
"Les touristes ont du mal à nous trouver"
Le restaurant en question est plein en été et en hiver, mais moins fréquenté hors saison. Il l’est encore moins depuis qu'il n'est plus indiqué. Laurence, la co-gérante indique : "Ça marchait pas mal jusqu’au moment où nous avons reçu les fameux courriers recommandés disant qu’il fallait retirer les panneaux. On a commencé par en retirer un". Elle poursuit :
Nous avons reçu un deuxième courrier pour retirer les deux autres panneaux. Depuis, la clientèle a facilement été divisée par trois
Laurence FrederickCo-gérante du restaurant Le Roc à Chastreix-Sancy
Georges, gérant des Chalets du Sancy, a reçu le même courrier recommandé de la préfecture, lui demandant de retirer un panneau qui mène à ses gîtes. Le Code de l'environnement interdit les dispositifs publicitaires dans les parcs naturels régionaux. Dans le parc des volcans, ils sont des dizaines dans son cas. "Un jour, la factrice m'a dit : 'C’est la distribution générale. Tout le monde a sa lettre recommandée. Il n’y a pas de jaloux", relate-t-il. Cette interdiction est un coup dur pour ce propriétaire de gîtes : "Certains touristes ont des problèmes de GPS qui ne sont toujours pas mis à jour. Ils ont donc du mal à me trouver. Cela fait 20 ans que ce panneau est là et à l'époque il ne posait aucun problème".
Georges fait de la résistance. Il n'a pas retiré son panneau, bien pratique pour ses locataires, et tente d'organiser un mouvement de contestation. “Je suis le porte-parole de tous les gens qui vivent du tourisme et qui vivent dans le massif et que l’on poursuit à cause de cela, assure-t-il. S’il faut l’enlever, je trouverai une autre solution et je l'enlèverai, mais il faut que tout le monde fasse de même".
L'amende en cas de maintien d'un panneau publicitaire illégal s'élève à 7 500 euros doublée d'une astreinte de 230 euros par jour.
Propos recueillis par Julien Teiller / France 3 Auvergne.