Un adorable bébé hérisson vient d'arriver à la nurserie de l'association Panse-Bêtes dans le Puy-de-Dôme. Il est orphelin et a besoin de soins quotidiens pour survivre. Comme lui, des dizaines de mammifères sauvages blessés sont sauvées chaque année par les bénévoles.
Une bénévole de l'association Panse-Bêtes tient délicatement un hérisson juvénile entre ses mains. Le petit animal, orphelin, vient d'arriver à la nurserie du centre de sauvegarde des mammifères sauvages et reptiles sauvages de Chamalières, près de Clermont-Ferrand. Pour survivre, il va devoir être nourri au biberon plusieurs fois par jour et dans le silence. "S'il entend ma voix, il va se mettre en boule et arrêter de manger. Quoi qu'il se passe, il ne faut pas que les animaux sauvages aient l'habitude de la voix humaine car le but est de le relâcher et qu'il reparte dans la nature", chuchote Pascale Morlat.
La bénévole lui donne un lait maternisé pour chatons, bien spécifique. Lorsque la tétée est terminée, elle doit stimuler l'animal, comme le ferait sa mère, pour l'aider à uriner. À cet âge-là, les petits ne sont pas capables d'y arriver seuls. "Ils commencent tout juste à faire des petites crottes", commente Pascale, avant de le replacer dans sa petite cage de transport. Une plaque électrique placée sous celle-ci permet d'avoir une chaleur constante. Les bébés hérissons en ont besoin pour réguler leur température.
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Le hérisson, un animal méconnu
Comme ce petit orphelin, des dizaines de hérissons sont sauvées par l'association Panse-Bêtes chaque année. Mascotte des jardins, l'espèce reste méconnue du grand public sur bien des aspects. "Beaucoup de gens veulent attirer les hérissons dans leur jardin. C'est parfois contre-productif parce qu'ils veulent les nourrir avec des aliments qui ne sont pas adaptés ou ils veulent leur faire une cabane alors que le hérisson n'en a pas besoin. Il trouve seul ses abris", explique Marie-Laure Thierry, bénévole de l'association qui reçoit près de 600 hérissons accidentés par an.
Les citoyens apprécient cet animal mais on se rend compte qu'ils le connaissent mal et qu'il arrive de très graves accidents dans les jardins.
Marie-Laure ThierryBénévole de m'association Panse-Bêtes
Le hérisson est une espèce protégée depuis 1981. La loi interdit de le capturer, de le tuer ou de le détenir sans autorisation. Mais, au sortir de l'hiver, le petit animal est souvent malmené par les travaux de jardinage et les pesticides. Les jardiniers municipaux de Chamalières font aussi de la prévention : "On explique aux gens de ne surtout pas passer la débroussailleuse aux abords des branchages qui sont des abris pour les hérissons. Et surtout, il ne faut pas mettre un coup de fourche n'importe où, car il peut y avoir des petits cachés", insiste Philippe Chaboud, jardinier de la Ville de Chamalières.
Blessés par les tondeuses
Dans une clinique vétérinaire du Puy-de-Dôme, entre deux rendez-vous, Carole Fontugne reçoit les animaux amenés par l'association Panse-Bêtes. "On a beaucoup de blessures à cause des pièges à souris. Les hérissons se prennent les pattes dedans et ça se termine par une amputation. Il y a aussi beaucoup d'accidents de la voie publique ou de lésions liées aux tondeuses et aux rotofils", précise la spécialiste, en présentant un pensionnaire blessé qui va malheureusement devoir se passer d’un œil.
Une fois soignés, les animaux sont ensuite relâchés, mais pas forcément en pleine nature. "Un hérisson ne vit pas du tout en forêt. Il vit dans des milieux bocagers, semi-ouverts. Il se cache sous les haies et dans les jardins. C'est un animal urbain qui vit en plein Clermont-Ferrand mais aussi sur les hauteurs de Chamalières. On peut en trouver jusqu'à 1 000m d'altitude", indique la bénévole Marie-Laure Thierry.
En France, il existe peu d’études sur la population du hérisson mais son déclin est constaté dans d’autres pays d'Europe comme l'Allemagne et le Royaume-Uni. Pour qu'il reste le compagnon de nos jardins, il suffit juste d'un peu d'attention...
Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck / France 3 Auvergne.