Un hérisson dans votre jardin : ce qu’il faut faire et ne surtout pas faire

Au mois d’avril, les hérissons sortent d’hibernation pour se reproduire. Cette période est donc cruciale pour la préservation de l’espèce. Voici ce que vous devez faire et ne surtout pas faire si vous avez des hérissons dans votre jardin.

Le printemps s’installe petit à petit, et pour ceux qui ont un jardin, c’est le retour de petits invités fragiles. En effet, les hérissons sortent d’hibernation, selon Magali Germain, chargée de communication pour la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) d’Auvergne : “Le hérisson est un petit mammifère qui hiberne, donc en général on le voit réapparaître début avril. Ça peut varier selon le climat qu'on a, l'endroit où on se trouve. Globalement d’octobre à avril, ils hibernent et ils entrent ensuite en période de reproduction d’avril jusqu'à octobre”.  

Une route semée d’embûches 

Cette espèce est en danger. En effet, lors de la période de reproduction, les hérissons doivent faire face à de nombreux obstacles, qui menacent leur survie, alerte Magali Germain : “Le hérisson, en milieu urbain, va notamment être victime de collisions routières. Il est aussi victime de la fragmentation de ses milieux et victime des pesticides et des pollutions chimiques diverses. Mais la principale cause de disparition de cette espèce est cette fragmentation des habitats. Sous l’effet du développement de l'urbanisme, mais aussi de l'agriculture intensive et des axes routiers, tous leurs axes de déplacement naturels comme les haies, les lisières, les bandes enherbées, tout ça diminue voire même disparaît complétement.” Or le hérisson, comme d'autres espèces, a besoin de ces axes pour pouvoir se nourrir et se reproduire. Il peut mourir sur le chemin : “Par exemple une route, c'est un obstacle qui peut être infranchissable pour eux. S’ils s’y risquent ils sont bien souvent percutés ou écrasés par les véhicules”, avertit Magali Germain. 

Aménager des passages 

Mais alors, comment les protéger ? Quelques gestes simples leur faciliter le passage, explique Magali Germain : “Ce qu'on peut faire, c'est créer des zones de passage et maintenir des zones de circulation. À l’échelle d’un jardin, ça peut être par exemple ménager un accès dans son jardin, dans son grillage ou dans son mur. Le manque de continuité écologique fait qu’aujourd'hui, on a le réflexe de cloisonner le jardin pour que personne ne rentre. Sauf que le hérisson n'est pas comme un oiseau, il ne peut pas passer par-dessus donc il est bloqué. Ça peut être simplement de connecter les jardins entre eux, de créer dans les grillages des trous pour qu’ils puissent circuler et aller d'un espace à un autre”. Le hérisson a besoin de se déplacer pour chercher sa nourriture, mais aussi pour chercher un partenaire pour se reproduire. “Ça n’a pas besoin d'être une ouverture très grande, ça peut être une petite ouverture de 15 cm au ras du sol, ça lui suffit pour passer”, précise-t-elle.  

Favoriser son alimentation et éviter les poisons 

Vous pouvez aussi favoriser une ressource alimentaire naturelle. “Le hérisson est insectivore, mais il a globalement un régime un petit peu plus omnivore, il va aussi consommer des larves, des escargots, des limaces, mais il va surtout consommer des insectes. En privilégiant une végétation diversifiée, par exemple avec des fleurs qui vont générer des nectares et vont attirer les insectes, on lui offre une alimentation naturelle. On peut aussi cultiver un potager si on a la place et la main verte”, indique Magali Germain. Pour ceux qui ont un potager, il faut éviter à tout prix les produits chimiques et phytosanitaires, nocifs pour les hérissons. Si vous les préservez, ils pourraient d’ailleurs être de précieux alliés pour vos cultures : “S’il y a un hérisson dans le jardin, il va pouvoir éliminer les insectes nuisibles à notre place puisque ça fait partie de son régime alimentaire.” Le compost est aussi une bonne source de chaleur et de nourriture abondante pour les hérissons.  

Préserver des habitats 

Dans son jardin, on peut également préserver des micro-habitats : “Par exemple des tas de feuilles et de branches sous lesquelles il va pouvoir hiverner quand il a besoin. Il va pouvoir fabriquer un abri et passer l'hiver là-dessous.” mais pas seulement : “Si on se chauffe au bois, on peut surélever un petit peu son bois, par exemple sur une palette. Cela va permettre aux hérissons de se glisser dessous en période hivernale”, affirme Magali Germain. 

Eviter les dangers 

Elle recommande également d’enlever les dangers et pièges qu'il peut y avoir au jardin, “des choses qui ne vont pas nous paraître dangereuses mais qui peuvent être dangereuses pour la la petite faune. Si on a une piscine, ils peuvent tomber dedans, donc on peut mettre en place ce qu'on appelle des rampes anti-noyades : une planche rugueuse au bord du plan d'eau ou même un grillage à demi-immergé qui va leur permettre de s'agripper et de pouvoir sortir. Attention aux filets de culture dans lesquels ils peuvent s'empêtrer. Quand on ménage un accès, un passage dans son grillage, il faut bien penser à recourber les bords tranchants”, conseille-t-elle. La LPO détailles ces conseils dans une campagne appelée “Mission Hérisson”. L'objectif de cette mission est de protéger mais aussi d’évaluer les les populations. 

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