En “danger” en France et “vulnérable” dans l’Allier, la tortue cistude d'Europe est menacée de disparition. On vous explique pourquoi.
Une carapace grise et une peau noire ponctuée de taches jaunes, la tortue cistude est facilement reconnaissable. Mais cette espèce aquatique risque de disparaître. La cistude d'Europe est une espèce protégée en raison de la diminution de ses effectifs et de son aire de répartition. Romain Deschamps, membre du Conservatoire d'espaces naturels de l’Allier dresse un bilan inquiétant : “Les tortues cistudes n’arrivent plus à renouveler les générations. La population est vieillissante à cause d’une reproduction compliquée et d'une prédation naturelle. Si la nouvelle génération n'est pas suffisante, elle pourrait se retrouver menacée”.
Une espèce très présente dans l’Allier
La France est un des derniers bastions de la cistude d’Europe. Romain Deschamps détaille les zones où l'on peut trouver cette tortue particulière : “La cistude d'Europe est principalement située dans le sud-ouest de la France mais aussi dans l’Allier. Elle est également présente dans le Bocage, la Sologne bourbonnaise et le val d’Allier”. Animal semi-aquatique, la tortue cistude vit principalement dans des milieux d'eau douce. “On les retrouve près des étangs et dans les prairies”, indique Romain Deschamps. Grâce à son alimentation, elle rend service à l’écosystème. Elle se nourrit de cadavres de poissons, ce qui lui vaut le surnom “d’éboueur des étangs”.
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Une population vieillissante
Il n'y a pas de chiffres précis sur le nombre de tortues cistudes restant dans l’Allier. En revanche, ce qui est sûr pour Romain Deschamps, c’est que la tortue pourrait bientôt disparaître. Il explique : “La cistude a une espérance de vie de 50 ans. On pourrait croire en voyant encore l’espèce vivre qu’elle n’est pas menacée. Or, les tortues actuelles sont des tortues vieillissantes. Et le problème est que la plupart des tortues n’ont pas eu le temps de se reproduire et de créer une nouvelle génération de tortues”. En cause : la destruction de son espace naturel. “La tortue a besoin des zones humides pour se nourrir et s’accoupler. Malheureusement, au fil des années, son espace naturel a été modifié par l’Homme pour créer des aménagements. Ce qui rend d’autant plus difficile la reproduction et la ponte des œufs”.
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Préserver ses lieux de reproduction
Pour pouvoir continuer à observer ces espèces sur le bord de nos étangs, le Conservatoire mène de nombreuses actions de connaissance et de protection de ces populations bourbonnaises. “On a réaménagé des zones de reproduction et de pontes, indique l'expert. On recrée des plages de sable par exemple. On restaure les habitats et tente de les éloigner des prédateurs. On fait également un suivi des populations pour évaluer l’efficacité des actions de préservation”.
Des actions individuelles peuvent aussi être faites pour préserver l’espèce. “Chacun peut faire remonter des données au Conservatoire pour nous aider à connaître la répartition des tortues cistudes”. Prudence néanmoins. Aussi mignonne soit-elle avec ce physique peu commun, pas question d’en ramener une chez soi ou de la manipuler.