Ce sont des havres de biodiversité, des remparts aux intempéries et surtout des repères dans nos bocages : les haies. Pour les recenser et les protéger, France Nature Environnement lance une campagne baptisée "Sentinelles du bocage". Son objectif : former des bénévoles pour alerter sur la préservation des haies. Une présentation avait lieu ce vendredi 5 avril dans le Puy-de-Dôme.
Présence de faune, de bois mort, de mares, de clôtures, diversité des essences : dans le Puy-de-Dôme, une dizaine de bénévoles mène l’enquête pour évaluer l’état des différentes haies. Ce sont des sentinelles du bocage. Arlette Tridon, vice-présidente de France Nature Environnement 63, explique : “Au début je ne regardais pas les haies quand je me promenais. Depuis ce projet, je me suis mise à regarder les haies autrement. Maintenant, je vois celles qui sont bien et celles qui ne sont pas bien.”
Une haie qui peut rapporter
Claire est éleveuse bio sur des parcelles des Combrailles. Elle partage son expérience du bocage aux stagiaires. “Quand je lâche les brebis ou les chèvres, elles vont manger toutes les feuilles. Il n’y a pas besoin de produits phytosanitaires. La nature le fait pour moi.” L'agricultrice est convaincue du rôle essentiel des haies dans sa production. “Moi je ne taille pas ma haie, donc elle ne me coûte rien et en plus elle soigne mes animaux. Ils ont besoin de se déparasiter alors ils vont manger des ronces, des glands de chêne. Elle me rapporte de l’argent, ma haie ! »
Des divisions
Le monde rural est divisé sur le sujet, certains jugeant la réglementation trop stricte, et les aides insuffisantes. En développant ces connaissances, France Nature Environnement (FNE) espère convaincre de l’utilité des haies, notamment les communes. “Au final, cela va être la décision du conseil municipal ou du conseil communautaire, mais après, les agriculteurs ont un rôle à jouer dans l’entretien des haies et des paysages”, indique Romain Gouraud, chargé de mission eau et agriculture FNE 42. L’association lance un appel aux volontaires pour former davantage de sentinelles du bocage.
-Propos recueillis par Stéphane Trentesaux pour France 3 Auvergne