"Nos enfants ont le droit aux mêmes chances que les autres" : l'école du film "Être et avoir" mobilisée contre la fermeture d'une classe

Rendue célèbre il y a un peu plus de 20 ans par le documentaire "Être et avoir", l'école de Saint-Étienne-sur-Usson (Puy-de-Dôme) pourrait perdre une classe à la rentrée prochaine avec la nouvelle carte scolaire. Plus d'une centaine de parents se sont mobilisés contre ce samedi.

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"À trois ans, nos enfants sont déjà considérés comme des chiffres. C'est dans ce monde-là qu'on a envie de vivre ?" lance Mathilde, indignée. Comme plus d'une centaine de parents d'élèves et d'habitants des environs, elle a bravé la pluie ce samedi 10 février pour manifester contre la fermeture d'une classe à Saint-Étienne-sur-Usson, dans le Puy-de-Dôme.

Rendue célèbre il y a un peu plus de 20 ans par le documentaire "Être et avoir", c'est l'une des écoles qui pourraient être visées par une fermeture de classe dans le département, à en croire le projet de carte scolaire dévoilé par l'académie le 2 février.

"C'est la ruralité qu'on attaque"

"On vient nous embêter parce que l'année prochaine, il y aura 18 élèves et non 19", s'agace le maire de cette commune de moins de 300 habitants, Lionel Chanimbaud. Or une classe en moins, dans cette petite école, ça fait toute la différence. "À gauche du couloir, il y a les élèves de maternelle, à droite, ceux du CP au CM2. Cela n'a pas toujours été le cas. Avant, il n'y avait qu'une seule classe. Nous n'avons aucune envie de revenir en arrière", s'emporte l'édile.

Si le nouveau projet de carte scolaire est validé, tous les cours de la maternelle au CM2 seront assurés dans une "classe unique" par une seule et même enseignante, avec le support d'un ou une agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem), "qui va se voir confier des missions qui devraient être réservées à l'institutrice, alors qu'elle n'a ni le diplôme, ni le salaire qui va avec."

L'élu, les parents et le personnel éducatif redoutent une baisse de la qualité des enseignements, notamment pour les élèves en difficulté. "Nos enfants ont le droit aux mêmes chances que les autres", martèle Guillaume, ingénieur en mécanique.

Ce qu'on défend, c'est l'égalité des chances entre les territoires.

Guillaume, parent d'élève

"Mon fils a un trouble de l'attention. C'était très dur pour lui avant d'être scolarisé dans cette école où il a relevé la tête grâce à un accompagnement individuel", poursuit ce parent d'élève. Après quatre années à Saint-Étienne-sur-Usson, son fils "excelle" désormais en 6ème générale.

Dans cette petite commune, "une école, ça représente beaucoup de choses. C'est la vie, l'attractivité du territoire qui est en jeu", relance Mathilde. Elle qui a grandi dans le département déplore son abandon : "avec la fermeture de cette classe, c'est la ruralité qu'on attaque."

Avec cette mobilisation, les manifestants espèrent obtenir un rendez-vous avec les représentants de l'académie. La nouvelle carte scolaire doit être validée jeudi prochain.

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