Le village de Murat-le-Quaire (Puy-de-Dôme) n'en peut plus des camions, particulièrement de ceux de l'usine d'embouteillage voisine ; des dizaines traversent chaque jour ce village de 500 habitants. Les élus, les habitants et même certains industriels ne voient comme solution que le fret ferroviaire.
Cet été, record battu : 108 camions en une seule journée ont traversé Murat-le-Quaire, un petit village du Puy-de-Dôme. Au-delà des nuisances sonores et du danger pour les riverains, le passage des poids lourds a des conséquences concrètes, alerte Jean-François Cassier, maire de Murat-le-Quaire : « On voit très bien la fissuration dans le mur de soutènement. Il y a un décalage avec le niveau du mur d’origine. Petit à petit, la route s’affaisse. On voit bien des endroits où les blocs rocheux se détachent. » L’édile s'inquiète pour son mur de soutènement, pour ses réseaux aussi. Les habitants se disent également exaspérés, comme Marcel Girard, riverain : « On voit passer des camions de 40 tonnes, ce n’est pas une autoroute ! L’eau du Mont-Dore passe par là, plus le reste, c’est devenu dingue. »
Le fret comme solution
En effet, beaucoup de camions desservent l'usine d'embouteillage des Eaux du Mont-Dore, toute proche. Jointe au téléphone, la direction de l'usine a indiqué qu'elle faisait appel au maximum au fret ferroviaire mais n'a à sa disposition que 2 trains par semaine, trop peu pour désengorger la route. « S’il est possible de mettre des trains de fret ferroviaire chaque semaine sur cette ligne, il est possible d’en mettre tous les jours. La ligne a été refaite, c’est une volonté politique de la SNCF de ne pas faire le travail, de ne pas mettre suffisamment de fret ferroviaire et de ne pas se questionner sur les trains de voyageurs », s’indigne Danielle Auroi, président de l’association « Retour de la ligne Volvic-Laqueuille ».
"Ce n’est pas un seul aller-retour en train qui peut permettre de financer ces travaux-là"
La ligne SNCF ne sert plus qu'au fret. Le trafic voyageur a été suspendu. Le rouvrir coûterait 3 à 4 millions d'euros. « Ce n’est pas un seul aller-retour en train qui peut permettre de financer ces travaux-là. Ce n’est pas viable du tout. C’est pour cela qu’il faut développer le trafic, ça a tout son intérêt environnemental », rappelle Gilles Escure, représentant de la CGT Cheminots. A Murat-le-Quaire, les élus et les habitants réfléchissent à différentes actions pour se faire entendre.