Les forces de l'ordre sont intervenues ce jeudi 30 janvier pour débloquer l'Institut d'études politiques (IEP) de Strasbourg. L'établissement était occupé depuis plusieurs jours par des étudiants opposés à un partenariat avec l'université israélienne Reichman de Herzlya.
Des étudiants, qui bloquaient depuis plusieurs jours l'accès à l'Institut d'études politiques de Strasbourg pour protester contre son partenariat avec l'université Reichman de Herzlya, en Israël, ont été évacués par les forces de l'ordre ce jeudi 30 janvier, annonce l'université de Strasbourg dans un communiqué.
"La présidence de l'université a réquisitionné les forces de l'ordre afin d'assurer ce matin l'accès au bâtiment qui abrite Sciences Po Strasbourg", indique l'Unistra qui précise que le site accueille également le CEIPI (Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle) ainsi que l'IPAG (Institut de préparation à l'administration générale).
La direction affirme ne "plus tolérer qu'une infime minorité d'étudiants impose un blocage, empêchant quelque 1600 étudiants de pénétrer dans le bâtiment". "Le blocage du Cardo a été aussi marqué par des débordements inacceptables : des tags de haine sur les murs environnants claironnant « Gloire aux Martyrs » ou une inscription douteuse, mettant en cause directement un enseignant-chercheur", précise l'université.
De son côté, le Comité Palestine Sciences Po Strasbourg a expliqué qu'"à 6h30, deux camions de CRS sont arrivés avec leur autorisation [de l'Unistra] pour réprimer, ficher et enlever de leurs lieux d'études les 80 étudiant-es pacifistes mobilisé-es ce matin".
Pour les étudiants mobilisés, "cette action de répression par la force est un aveu de faiblesse d'une direction qui a définitivement rompu tout dialogue".
Le partenariat entre l'IEP de Strasbourg et l'université privée Reichman, noué en 2015, avait été suspendu en juin 2024 dans le contexte du conflit à Gaza (lire notre article). Mais les membres du Conseil d'administration de l'établissement ont finalement renouvelé leur soutien à ce partenariat lors d'un vote le 18 décembre (lire notre article).
Le texte avait été voté à 14 voix pour, une contre et quatre abstentions, tandis que 14 membres du Conseil d'administration n'avaient pas pris part au scrutin. Cinq enseignants-chercheurs ont annoncé démissionner du Conseil d'administration après ce vote, qu'ils ont qualifié de "déni de démocratie" en dénonçant de "nombreuses pressions tant internes qu'externes".
Les étudiants opposés au partenariat avec l'université privée israélienne se disent déterminés à poursuivre la mobilisation pour y mettre fin. Ils réclament la mise en place d'un comité éthique pour l'étude de tous les partenariats.