"Quand je l'ai sur le dos, tout est plus facile" : cette agricultrice a fait le choix de porter un exosquelette

Face à des tâches parfois dures physiquement, de plus en plus de travailleurs optent pour l’exosquelette, un harnais sophistiqué qui soulage les articulations. Angélique Thiallier, agricultrice dans le Puy-de-Dôme, l’utilise depuis plus d’un an. Elle raconte.

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Des gestes répétés, tous les jours, matin et soir… Au bout d’un certain temps, le corps s’en retrouve forcément usé. C’est le cas d’Angélique. Après plus de 20 ans de dur labeur, cette agricultrice à Arlanc dans le Puy-de-Dôme enchaîne les tendinites cumulées à de l’asthme et de fortes douleurs aux lombaires. Mais quand cette femme de 46 ans enfile son exosquelette, c’est un tout nouveau corps qui semble se mettre en marche : “Je sens une poussée à chacun de mes mouvements. Je peux lever les bras sans avoir mal. Quand je l’ai sur le dos, tout est plus facile”.

Soulager les efforts physiques 

Ce harnais de posture, assez léger (2,5 kilos), est censé soulager les épaules très abîmées d’Angélique. Elle explique : “Il y a quatre ans, je ressentais de fortes douleurs aux bras. J’ai pensé à une tendinite. Après plusieurs échographies et une IRM, le diagnostic tombe : rupture du tendon de la coiffe”. Un coup dur pour l’éleveuse. Cette rupture du tendon se traduit par une perte de force et de mobilité de l’épaule, mais aussi et surtout par une douleur chronique. Continuer à répéter 12 fois les mêmes gestes sur chacune des 60 vaches lors de chaque traite était impensable pour elle. Les efforts commençaient à devenir trop douloureux, jusqu’au jour où les aléas de la vie ne lui ont plus laissé le choix. “Mon mari devait se faire opérer d’une hernie au ventre. Cela signifiait qu’il ne pouvait plus travailler pendant deux trois mois. J’allais donc me retrouver seule à traire mes 60 vaches”. 

Plus de 4 500 euros dépensés 

Il a donc fallu trouver une solution pour continuer à faire vivre l’exploitation malgré tout. C’est au Sommet de l’élevage qu’Angélique prend connaissance de cette innovation technologique. Après quelques recherches sur Internet, elle prend contact avec un spécialiste en exosquelette. Après un essai en conditions, l’agricultrice est conquise et l’achète. Coût de la machine : 4 500 euros, hors taxes. Une somme qu’elle a dû débourser sans aucune aide financière. En effet, l’exosquelette, quant à lui, n’est pas considéré comme un dispositif médical remboursable. Même si elle est reconnue en maladie professionnelle, seule une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur professionnel) lui aurait donné droit à un coup de pouce financier. Pour Angélique cet investissement en valait tout de même la peine. “J’ai préféré dépenser plus de 4 000 euros que de subir une opération, de prendre des cachets ou de prendre un arrêt de travail, estime-t-elle. Je sais que la rééducation post-opératoire est très longue et douloureuse. Je ne pouvais pas me le permettre. Je n’avais pas 36 solutions et je suis bien contente d’avoir choisi celle-ci”. 

Angélique espère sensibiliser ses collègues agriculteurs à ce nouvel outil afin de le démocratiser et ainsi atténuer un peu plus le mal-être paysan.

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