La saison thermale a commencé en mars et en avril 2023 pour la majorité des stations des départements du Puy-de-Dôme, de l’Allier et du Cantal. Les curistes sont au rendez-vous, heureux de retrouver sans contrainte sanitaire des soins qui améliorent leur qualité de vie
Si les Thermes des Dômes à Vichy ont donné le coup d’envoi avec beaucoup d’avance dès le 30 janvier, c’est en mars et en avril que les stations thermales relancent leur activité. Et le retour des curistes est toujours un bon thermomètre qui permet d’imaginer ce que sera la saison à venir.
Avant même d’avoir ouvert leurs portes (il faudra attendre le 17 avril), les Thermes de Châteauneuf-les-Bains dans le Puy-de-Dôme dressent un bilan très satisfaisant : « On est assez sereins, on affiche quasiment complet alors qu’il nous reste quelques sessions en période estivale. On a même commencé à prendre des réservations pour 2024 » explique la directrice des thermes Patricia Mercieca qui note aussi un rajeunissement de la clientèle « L’âge moyen est de 65 ans, et il y a un rééquilibrage entre les femmes – 60%- et les hommes. Après ces années Covid, on apprend à revivre et reprendre sa vie et sa santé en main ».
A la Bourboule, « On enregistre une progression de 50% des réservations, même si on reste en dessous des chiffres de 2019, qui avait été la meilleure année de tous les temps, mais c’est bien mieux que l’an dernier à la même époque » note le directeur Joffrey Chalaphy. « A l’ouverture, on a déjà deux fois plus de monde, dont 50 % de nouveaux curistes, c’est très encourageant car au niveau national n’oublions pas qu’on a connu une perte de 35% depuis le Covid ».
Pour Patrick Venet, directeur général délégué de Vy-Resort, la nouvelle dénomination des Thermes des Dômes et Callou à Vichy dans l’Allier : « Si l’on regarde le verre à moitié plein, on observe une augmentation de 20% des curistes. Mais le verre à moitié vide, c’est qu’on n’est pas encore sur les chiffres de 2019. A Vichy, on peut encore s’inscrire pour des cures au printemps, cet été et à l’automne… En 2019 on avait accueilli 8 000 curistes, cette année notre capacité est de 10 000 personnes. C’est donc une saison où l’on souhaite confirmer la tendance de l’an dernier ».
La cure au cœur de la santé
Dominique Ferrandon, le directeur des Thermes de Royat s’en amuserait presque : « Alors qu’on s’efforçait de faire la démonstration de l’efficacité de la médecine thermale, on est en train de démontrer son intérêt suite à son absence » dit-il avec ironie. Et il précise : « Les patients qui ont été privés de cures pendant deux ans à cause de la crise sanitaire, qui ont supporté les douleurs et ont dû reprendre des médicaments le voient concrètement ».
Ce que confirme Stéphane Huin, le directeur de la communication et du développement d’Auvergne Thermale, l’organisme qui regroupe les 9 stations auvergnates (plus celles de Bourbon-Lancy et d’Evaux-les-Bains qui ne le sont pas géographiquement parlant) et qui dispose ainsi d’une vue plus globale: « On est plutôt optimistes pour la saison 2023, on a senti une accélération des réservations, surtout en janvier. C’est confirmé par l’excellente fréquentation qu’a connu le salon les Thermalies à Paris en début d’année. On y a rencontré une clientèle de néo-curistes, attentifs à leurs petits soucis de santé. Cela se traduit par la progression des cures ciblées sur le stress et le cadre de vie à Néris-les-Bains ou avec comme thème la charge mentale ou le burn-out à Bourbon-Lancy. Ce ne sont pas les cures conventionnées de 3 semaines, mais plutôt des séjours de 6 jours. Même encore un peu marginales, elles se vendent très bien ».
Mais dans le même temps, fortes de ce regain d’intérêt pour les cures, les stations thermales peinent toujours à compléter leurs équipes et « sont un peu en tension. Le recrutement se poursuit pour trouver des agents dans tous les postes : thermaux ou techniques, du personnel d’accueil et même des médecins. Un domaine où Auvergne Thermale renforce ses actions pour attirer des jeunes vers ces métiers souvent mal connus ».
Des cures anti-crise ?
Enfin, tous s’accordent pour dire qu’ils observent la venue de nouveaux clients en Auvergne, attirés par la centralité de la région sur la carte de France. A l’heure où l’inflation restreint les budgets, certains curistes du nord descendent moins bas et économisent du carburant, d’autres se promènent et font du tourisme en découvrant de nouvelles stations plus proches de chez eux. Enfin à Néris-les-Bains, 70% des inscrits sont des locaux.