Il aura résisté à la déferlante La République en Marche. Et même plutôt bien puisque le député communiste sortant est largement réélu avec 63,55% des suffrages exprimés. Le député de la 5ème circonscription du Puy-de-Dôme est réélu pour un quatrième mandat. Portrait d’un député atypique.
Dans sa circonscription, on l’appelle parfois « Monsieur le Député », d’autres disent « Dédé le rouge », beaucoup l’appellent André Chassaigne. Connu et reconnu par tous, l’ancien professeur de lettres et d’histoire-géo est un exemple de réussite républicaine : fils d’un ouvrier chez Michelin marié à la fille d’un polisseur à domicile dans la montagne thiernoise, il a terminé sa carrière d’enseignant comme principal de collège ; adjoint au maire de Saint-Amand-Roche-Savine, il a été maire, conseiller général régional, candidat à l’investiture du PCF pour représenter le Front de Gauche à l’élection présidentielle de 2012 (les militants avaient alors choisi Jean-Luc Mélenchon).
Depuis 1977 André Chassaigne est un homme de campagnes, électorales d’abord, mais aussi de celles des montagnes du Haut-Forez et de la région de Thiers qu’il parcourt sans relâche. Un homme d’entreprise à sa manière aussi, présent aux côtés de salariés lors de chaque conflit, et ils sont nombreux dans cette circonscription où l’on aurait plus tendance à parler des fermetures des coutelleries ou des menaces sur l’avenir de la chimie-pharmacie que des réussites dans l’accastillage ou le tressage.
André Chaissaigne s’est enfin le député le mieux noté par le magazine Capital (presque un paradoxe pour un communiste) en avril 2017 avec 260 présences en commission au cours de la dernière mandature, 2813 interventions dans l’hémicycle, 41 questions orales, 24 propositions de lois et 11 rapports rédigés. « Un activisme probablement dû à sa fonction de président du petit groupe de la Gauche démocrate et républicaine qui nécessite de se démarquer pour se faire entendre » dit de lui son collègue socialiste René Dosière.