Quatre questions sur la pollution de l'air qui a atteint des records pendant l'été en Auvergne-Rhône-Alpes

A l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air ce mercredi 18 septembre, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes dresse un bilan estival de la pollution de l'air. Marquée par des épisodes de canicule, la saison enregistre d'importantes concentrations de polluants, notamment en Ozone.

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Qui dit saison caniculaire, dit mauvaise qualité de l'air. L'été 2019 n'a pas fait exception à la règle en Auvergne-Rhône-Alpes, avec ses très fortes chaleurs qui ont "largement contribué" à la dégradation de la qualité de l'air, entraînant trois épisodes de pollution du 24 juin au 27 juillet, rapporte Atmo dans son bilan saisonnier.

Des restrictions de circulation ont régulièrement été mises en place, notamment dans les bassins lyonnais et grenoblois, pour endiguer ces épisodes. Tous les bassins d'air de tous les départements ont connu au moins une journée de vigilance. Au plus fort des épisodes, deux tiers des habitants de la région ont été exposés. Alors qu'Atmo publie son bilan saisonnier ce mercredi 18 septembre, on répond aux questions que vous vous posez sur la qualité de l'air en Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Quels polluants ?


L'observatoire de la qualité de l'air pointe des "conditions météorologiques exceptionnelles" qui font de cet été l'un des "plus impactés par l'ozone lors de ces dix dernières décennies" et tire la sonnette d'alarme. Ce polluant se forme à partir d'oxydes d’azote (issus principalement du trafic routier) et de composés organiques volatils (hydrocarbures ou dérivés d’origines multiples), sous l’action des rayons solaires ultraviolets, explique encore Atmo.

Il a été à l'origine de la majorité des épisodes de pollution avec 12 jours de dépassement du seuil d'information. Un chiffre élevé qui reste toutefois loin du record de l'été 2003 où ce seuil a été dépassé 47 jours.
 
Autre polluant dont la forte concentration était inhabituelle pour la saison : le PM10, plutôt présent durant l'hiver quand les conditions météorologiques très stables et très froides favorisent l'émission de ces particules par le chauffage et leur accumulation. Mais cet été, c'est un import de particules désertiques qui est à l'origine de la hausse des taux de particules.

 

Quels secteurs ?


Les vigilances ont impacté toute l'Auvergne-Rhône-Alpes, et particulièrement le centre de la région. Le Bassin grenoblois, lyonnais Nord-Isère et la Vallée du Rhône ont été les les plus souvent concernés par une vigilance. "La périphérie des grandes agglomérations est souvent le secteur le plus exposé à la pollution photochimique à l’ozone", analyse Atmo dans son rapport.
 
A l’inverse, les lieux très éloignés des importantes sources d’émissions, tels que les secteurs ruraux ou de reliefs, ont été plus épargnés. C'est le cas du Cantal, la Haute-Loire, les vallées de l'Arve et de Maurienne/Tarentaise, le Puy de Dôme et les zones alpines.

 

Quel rôle va jouer le réchauffement climatique ?


Le changement climatique aura bien un effet pénalisant sur la pollution à l'ozone dans les années à venir pour une grande partie de l’Europe continentale dont la France, selon une étude de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) réalisée en 2015. Dans ce document, les chercheurs prévoient une augmentation des concentrations d’ozone en été de l’ordre de 2 à 3 μg/m3 en moyenne.

Le niveau d’augmentation de l’ozone pourrait atteindre jusqu’à 10 μg/m3 en Europe Centrale et en Europe du Sud pour les scénarios les plus pessimistes. Les impacts les plus forts se feraient sentir notamment en France. Une tendance déjà perceptible en Auvergne-Rhône-Alpes, "l'ozone étant le seul polluant pour lequel une hausse régulière des concentrations a été mesurée en moyenne ces 12 dernières années", indique Atmo.
 

 

Quels résultats pour la circulation différenciée ?


Après la mise en place régulière de la circulation différenciée pendant l'été, les résultats restent contrastés. Pour établir un premier bilan dans la région, Atmo se base sur l'épisode de pollution du 24 juin au 2 juillet, quand le dispositif avait été mis en place sur le secteur de Lyon/Villeurbanne.

Premier point : "les données d’évolution de trafic routier montrent une réduction de 7 à 8% de kilomètres parcourus, pour environ 46% de réduction attendue si la mesure avait été intégralement suivie", annonce l'observatoire de la qualité de l'air. Et l'émission de polluants a elle aussi été moins importante qu'attendu.
 
Pour les Oxydes d'azote (NOx), la circulation différenciée a permis de limiter de 10% les émissions liées au trafic, contre 64% espérés. Même chose pour les Composés organiques volatils (COV) dont les émissions liées au trafic ont baissé de 1% au lieu des 5% attendus. "Les simulations réalisées ne montrent aucune baisse décelable des concentrations d’ozone", ajoute Atmo dans son étude, estimant toutefois que "la réduction de trafic et donc des émissions de polluants sur Lyon/Villeurbanne est significative, notamment pour les oxydes d'azote".

Des travaux ont été engagés pour "mieux évaluer l'impact des actions sur l’ozone et identifier les leviers les plus adaptés", étant donné que cette expérience n'a pas permis d'identifier un quelconque effet de la circulation différenciée sur les concentrations d'ozone.

 
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