Anne-Marie Comparini est décédée dans la nuit de samedi à dimanche à Lyon. Née à Orange (Vaucluse), cette femme politique française de centre droit a été présidente du conseil régional de Rhône-Alpes de 1999 à 2004 et députée du Rhône de 2002 à 2007. Son successeur à la région, Jean-Jack Queyranne, lui rend un vibrant hommage.
Anne-Marie Comparini s'est éteinte dans la nuit de samedi à dimanche à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon à l'âge de 77 ans. Selon ses proches, son état de santé s'était dégradé depuis fin octobre.
Assistante parlementaire de Raymond Barre pendant 17 ans, de 1978 à 1995, elle devient son adjointe à la mairie de Lyon, entre 1995 et 2001, chargée de la politique de la Ville et des universités.
Ascension au Conseil régional
En 1986, Anne-Marie Comparini entre au conseil Régional de la région Rhône-Alpes, où elle sera réélue en 1992, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche puis de la coordination des actions internationales.
En 1998, c'est sur la liste de Charles Millon qu'elle obtient son nouveau mandat, avec qui elle a rapidement pris ses distances quand il a accepté les voix de l'extrême droite pour son élection.
En 1999, après l'invalidation de l'élection de Charles Millon par le Conseil d'Etat à la présidence de la région, Anne-Marie Comparini est élue à sa place, comme le relate ce reportage de l'époque.
Elle doit son élection aux voix de toute la gauche emmenée en partie par le socialiste André Viannès et à celles des élus du centre qui ne soutenaient plus Charles Millon depuis qu'il avait accepté, en 1998, les voix du Front national.
Candidate à sa propre succession en 2004 au nom de l'union de la droite, elle perd le siège au profit du PS Jean-Jack Queyranne. Aujourd'hui, il lui rend un vibrant hommage.
C'était un vraie "mère courage" qui a su prendre ses responsabilités pour sortir de cette alliance entre Charles Millon et le Front National. Mais elle a dû faire face à une extrême-droite revancharde, hostile. Pourtant, derrière son apparence de femme douce et discrète, elle a démontré qu'elle était une femme de conviction et de caractère, elle a joué à plein son rôle de présidente, c'était une vraie républicaine
Jean-Jack Queyranne, ancien président du conseil régional de Rhône-Alpes
Des événements retracés dans le reportage suivant (diffusé sur notre antenne le 5 janvier 2025).
Un seul mandat de députée
Le lle est élue députée MODEM dans la première circonscription du Rhône, mais est battue aux élections suivantes, dans la foulée de l'élection présidentielle où elle avait affiché son soutien à François Bayrou.
A la suite de cet échec, elle annonce son retrait de la vie politique même si elle fait le choix d'honorer jusqu'en 2010, jusqu'au bout son mandat de conseillère régionale en 2010.
Sa toute dernière contribution à la vie politique date de l'élection présidentielle de 2022, où elle dirige le comité de soutien à Emmanuel Macron dans la Métropole de Lyon.
"Elle était passionnée par la transmission du savoir"
Thomas Rudigoz, l'ancien maire du 5eme arrondissement de Lyon et ancien député de la 1ere circonscrition du Rhône a bien connu Anne-Marie Comparini : tous deux ont été membres de l'UDF (Union pour la Démocratie Française) au début des années 2000.
De 1999 à 2004, Thomas Rudigoz a travaillé comme collaborateur puis chef de cabinet d'Anne-Marie Comparini lorsqu'elle était présidente du conseil régional de Rhône-Alpes. Il évoque sa passion pour le savoir
Elle était passionnée par la transmission du savoir, elle adorait les jeunes. Moi j'organisais à l'époque ses déplacements, elle adorait faire des visites de terrains dans les lycées, le CFA, les lycées professionnels, les universités. Elle a beaucoup apporté à la région pour développer les moyens alloués à ces lieux de savoir.
Thomas Rudigoz, ancien député et chef de cabinet d'Anne-Marie Comparini
Son autre grand combat explique-t-il c'était le Lyon-Turin. "Quand elle était Présidente, c'était un de ces dossiers prioritaires, et même encore maintenant elle faisait du lobbying avec des élus et d'anciens élus pour que l'Etat s'engage enfin et que nous ayons enfin les moyens de mener à bien ce Lyon-Turin."