Un bon millier d'habitants de Roybon et alentours a participé à un rassemblement pour défendre le projet d'un Center Parcs dans les Chambaran.
On les a peu entendus. Une fois seulement, les "pro" Center Parcs ont organisé une manifestation devant la mairie de Roybon, alors même que les "anti" défilaient à proximité du site sélectionné pour la résidence hôtelière dans les Chambarans. Ce vendredi 29 juin, en soirée, les "pro" se sont retrouvés pour un rassemblement champêtre mais militant.
Au stade municipal de Roybon, ce rassemblement avait des allures de kermesse, jusqu'au pupitre où les élus se sont succédés pour défendre le "gros lot". Car le principal argument des défenseurs de l'implantation d'un Center Parcs, c'est l'économie.
La promesse est de taille avec 498 emplois promis et 130 emplois indirects sans parler des ouvriers appelés à travailler pendant plusieurs mois sur le chantier. Et puis, il y a les taxes...taxe foncière, taxe professionnelle et taxe de séjour. Une manne qui ne se refuse pas, aux dires des élus locaux et de certains habitants qui ont adhéré, ce vendredi soir, à l'association "Bienvenue au Center-Parcs des Chambarans" en cours de constitution.
Rassemblement champêtre pour défendre le "Center Parcs"
Mais le projet a beau être alléchant, il a été attaqué à plusieurs reprises par les opposants de "Pour les Chambarans Sans Center Parcs" qui mettent notamment en avant la destruction d'une zone humide. Une association qui a déposé plusieurs recours judiciaires devant les tribunaux. Il y a un an, un premier jugement du tribunal administratif de Grenoble leur a donné raison. Puis, la cour d'appel administrative de Lyon a rétabli la commune de Roybon dans son droit car c'est son Plan Local d'Urbanisme qui était visé.
En cette fin juin, un nouveau recours a été déposé par les opposants, devant le Conseil d'Etat, en vue d'annuler l'autorisation de défrichement du Center Parcs accordée en 2010 par la préfecture de l'Isère.
Une étude approfondie aurait confirmé "la présence d'espèces végétales et animales remarquables dans cette forêt dont 85% de la surperficie est recouverte de zones humides, en liaison avec la très précieuse nappe aquifère de molasse du Miocène reconnue valeur patrimoniale".
Devant ce nouveau coup porté au projet, Marcel Bachasson, maire de Roybon, n'a qu'une seule réponse : "nous sommes des gens responsables et Center Parcs, qui défend une image proche de l'environnement, l'est aussi".
Quoiqu'il en soit, et sans jamais avoir pu joindre les dirigeants de Pierre et Vacances, promoteur du projet, on imagine que cette affaire doit sérieusement les irriter.
Outre le retard engrangé, c'est l'image de "Center Parcs" qui est touchée. Et puis, il n'y a pas que la mauvaise pub, le groupe Pierre et Vacances sait aussi son modèle difficile à défendre en période de crise. La résidence hôtelière imaginée est, en effet, composée de cottages gérés par "Center Parcs" mais achetés par des investisseurs. Comme les réductions d'impôts ont baissé, ces achats s'avèrent moins intéressants. Alors, les cottages trouveront-ils preneurs ?
C'est donc dans ce contexte très tourmenté que les "pro" ont voulu manifester leur soutien au projet comme pour faire un signe à Pierre et Vacances, pour dire au groupe de ne pas abandonner.
En vidéo, interview du maire de Roybon