Comme la majorité des Français, les habitants de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes se sont déclarés intéressés par ce scrutin, selon un sondage Ipsos Sopra-Steria réalisé juste avant le 1er tour. Mais les préoccupations divergent d'une région à l'autre.
Interrogés sur les enjeux régionaux du vote, les électeurs, -qui étaient certains d'aller voter-, mettaient en tête de leurs préoccupations le développement économique et l'emploi à 48%, loin devant l'évolution des impôts locaux (36%), alors qu’au niveau national ce souci des impôts est beaucoup plus présent (42%).
Les transports régionaux, très présents dans les débats vifs entre candidats, ne sont qu'en 7e position des préoccupations des "Auralpins" avec 18%, 3 points de plus qu'au niveau national (15%).
A noter que l'offre culturelle et de loisirs n'est un enjeu de ces élections régionales que pour 3% des électeurs interrogés en Auvergne-Rhône-Alpes.
Bilan peu flatteur pour les équipes sortantes
Les électeurs potentiels ont des perceptions assez différentes selon qu’ils sont Auvergnats ou Rhônalpins. Lorsqu'ils doivent tirer un bilan de l'équipe sortante, ils le font sans enthousiasme: 30% sont satisfaits du bilan de la majorité PS-PC-Verts, 26% sont mécontents, avec une nette fracture entre les deux "anciennes régions": le bilan est négatif en Auvergne pour 35% des personnes interrogées contre 27% d'opinions "positives". En Rhône-Alpes, 31% des sondés sont "satisfaits" et 24% mécontents. Les "ni l'un ni l’autre" sont les plus nombreux…Les électeurs de gauche à fond pour la fusion de leurs listes
Avant le scrutin, et alors que les débats sur la place du Front National agitaient toute la classe politique, Ipsos a demandé aux futurs électeurs quelle devait être l'attitude de la gauche si elle arrivait en 3e position avec un FN en situation de l'emporter. Réponse très claire des sondés: 56% des électeurs estiment que la gauche doit se retirer au profit de la droite républicaine.Même tendance au niveau national, mais en Auvergne-Rhône-Alpes les électeurs de gauche sont plus timorés: 51% souhaitent ce retrait seulement contre 58% au niveau national, un différentiel de 7 points probablement dû à la personnalité de Laurent Wauquiez jugée plus "clivante" par les électeurs de gauche.
Alors que les négociations de fusion entre les listes PS, PC et écologistes vont débuter, les électeurs qui étaient certains d'aller voter à gauche en Auvergne-Rhône-Alpes se déclaraient favorables à 88% à la fusion des autres listes de gauche avec celle de Jean-Jack Queyranne entre les deux tours.
Gauche, droite: qu'est-ce que ça change?
34% des électeurs qui étaient certains d'aller voter au 1er tour estimaient qu’une victoire de la gauche serait une mauvaise chose pour la Région, 28% pensaient que ce serait une bonne chose et pour 38% cela ne serait ni bon ni mauvais. On se demande bien si ces 38% d'électeurs potentiels se sont réellement intéressés aux enjeux des élections régionales…Si la droite devait diriger la Région pendant 5 ans, 29% pensent que ce serait une bonne chose, 28% une mauvaise et 43% ni l'un ni l'autre!
Reste à savoir ce que les futurs élus feront de cette nouvelle Région qui verra véritablement le jour en janvier 2016. A priori, 55% des électeurs jugent que cette réforme territoriale est "une bonne chose" contre 45% pensant le contraire.
Là encore, la fracture est claire entre Auvergnats et Rhônalpins: pour 59% des Auvergnats interrogés, cette réforme est une mauvaise chose alors que 58% des Rhônalpins la jugent positive.
Un sentiment de malaise pour les Auvergnats qui s’estiment peut-être « aspirés » par la nouvelle région, alors que les Rhône-alpins se sentent probablement renforcés par cette nouvelle alliance territoriale.
Un enjeu pour le prochain président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, rendre cohérent un territoire à priori divisé.
Fiche technique : Sondage Ipsos Sopra-Steria portant sur 601 personnes en Auvergne-Rhône-Alpes, interrogées par Internet du 29 novembre au 2 décembre
Post-scriptum: Les enjeux nationaux du scrutin: 45% des électeurs de Rhône-Alpes-Auvergne n'avait pas l'intention d’apporter un soutien ou manifester une opposition à François Hollande lors de ce scrutin. Comme ailleurs en France, les préoccupations des électeurs certains d’aller voter étaient d’abord le chômage puis la menace terroriste, l’insécurité et la délinquance, l’immigration puis les impôts et les taxes.