Rencontre avec Benjamin Ribeyre, auteur de la première ascension en solo intégral du Doigt de Dieu, sur la Meije

Il n'a que 25 ans, mais a déjà réalisé une première, en gravissant le 4 août la face sud de la Meije seul et sans corde, en moins de 3h30. Benjamin Ribeyre était présent ce lundi 15 août a la fête des guides de La Grave.

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"Au milieu des glaces, des neiges et des tempêtes, préserve de toute chute et de tout danger celles et ceux qui s'en serviront." En écoutant cette prière, tous ceux qui sont venus à cette fête des guides à La Grave, dans les Hautes-Alpes pensent aux alpinistes et aux guides du passé, qui les ont inspirés."

C'est notamment le cas de l'aspirant-guide Benjamin Ribeyre, pour qui "on fait un devoir de mémoire envers les anciens, parce qu'on a été précédés par cinq ou six générations de guides, donc ce sont eux qui ont montré la voie et nous, maintenant, on la suit et on la poursuit."

Reportage d'isabelle Colbrant, Joëlle Ceroni et Philippe Caillat.

Intervenant: Benjamin Ribeyre

Mais le jeune guide, qui a découvert la montagne à ses 8 ans, n'est pas tout à fait comme les autres, puisqu'à 25 ans, Benjamin Ribeyre a réalisé le 4 août dernier le premier solo intégral sur la face sud du Doigt de Dieu, sur la Meije en moins de 3h30.

Cette ascension, la plus difficile de sa carrière, s'est faite dans des conditions bien particulières. "C'est tu endroit où on se retrouve quasiment avec 650 mètres de vide sous les pieds, confie-t-il. Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai pas utilisé de corde, pas de chaussons d'escalade. J'étais tout seul donc c'est chute interdite."


Seul ou accompagné, l'ascension s'en trouve bouleversée: habitué à veiller sur ses camarades, à grimper et "assurer son compagnon de cordée" tous les quarante mètres, Il change d'état d'esprit en solitaire. "Le solo, c'est peut-être quelque chose d'un peu plus personnel. C'est un état qui est assez spécial, que j'ai du mal à expliquer, mais c'est un état de concentration extrême. Dans ma tête, je pense juste à l'escalade."

Puis c'est lorsqu'il gravit ces 700 mètres, en ne s'autorisant qu'une seule pause qu'il se rend compte de son exploit. "C'est vraiment en arrivant au sommet, en se penchant au-dessus du vide, que là, on se dit 'Ah ouais, j'ai peut-être fait quelque chose !"

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