Les Rencontres du cinéma de montagne font le plein au Summum de Grenoble

Depuis le lundi 18 novembre, 3500 passionnés de montagne se rassemblent chaque soir devant les films projetés sur écran géant. Avec ses images époustouflantes et son public enthousiaste cette 15e édition confirme le succès des années précédentes.

Il y a ceux qui sont là tous les soirs. Certains sont même accros depuis la première édition des Rencontres du Cinéma de Montagne il y a 15 ans, lorsque les films étaient projetés à la maison du tourisme de Grenoble (180 places), puis au CRDP (400 places), la salle Dauphine (1000 places) avant de prendre leurs quartiers, en 2008, au Summum (3000 places).

Il y a ceux qui sont bien organisés: arrivée le plus tôt possible afin d'éviter la queue (ouverture des portes à 18 heures) et dans le sac à dos, un sandwich pour s'épargner la file d'attente devant la tartiflette vendue dans le hall.

Et puis il y a ceux qui découvrent et qui n'en reviennent pas : face à un public aussi attentif que passionné, les plus belles images de montagne emplissent l'écran géant, colportant des sentiments de rêve, d'admiration, de peur, de doute...

 

L'édition 2013 n'a pas démérité

Lundi, les 3500 spectateurs ont découvert le nouvel espace permettant d'agrandir encore la capacité d'accueil du Summum. Dès la première soirée, ils en ont pris plein les yeux, notamment avec les images léchées et le montage inventif de "Petz Roctrip Argentina" de Vladimir Argentina.

Mais le coup de coeur de la soirée revient au film de Yoann Perié "Les sommets de la dignité" : la découverte de la montagne par les "fracassés de la vie" de Point d'eau, une association grenobloise qui fournit aux personnes précaires un lieu d’accueil pour souffler ou accéder à l’hygiène.


Le public s'est vu offrir également les premières images de l'ascension express de la face sud de l'Annapurna par Ueli Steck. L'alpiniste suisse a présenté cet exploit en direct sur France 3 Alpes.


Mardi, le délire de "Valhalla", film canadien de Sweetgrass, a enchanté les plus déjantés des spectateurs. 

Sur scène, le très médiatisé Jean-Christophe Ruffin, auteur d'Immortelle randonnée est revenu sur son ascension du Mont Blanc en compagnie de l'écrivain voyageur Sylvain Tesson et de leur éditeur Ludovic Escande. Les délires métaphysique de Sylvain Tesson, joint en direct par téléphone, ont suscité rires et sourires dans la salle.


Mercredi, les jeunes banlieusards de Champigny, dans la région parisienne, ont offert un regard naif et décalé sur la montagne à l'occasion de la présentation de leur film "D'Tours au Mont-Blanc".

Mais c'est "le Petit bus rouge" qui remporté tous les suffrages. Déjà récompensé par de multiples prix, le film de Sébastien Montaz-Rousset offre notamment une scène aussi sublime que lourde d'interrogation : la traversée en solo d'une highline.


Toujours ce mercredi, un autre film a marqué les esprits : les plongeurs virtuoses de "Beginning" du Suisse Warren Verboom. Ces athlètes étonnants plongent dans les canyoning comme ils le feraient du plongeon d'une piscine. Serait-ce la naissance d'une nouvelle discipline?

Jeudi, face à une salle toujours aussi pleine à craquer, place aux sportifs de haut niveau comme Laetitia Roux, Kilian Jornet ou Mathéo Jaquemoud. Passionnées de montagne, d'efforts et de projets toujours plus vertigineux, ces étoiles du ski alpinisme ou du trail apparaissent comme des surhumains. A retenir en particulier "A fine line" : dans ce film  Sébastien Montaz-Rosset réalise un très beau portrait de Kilian Jornet doublé d'un poignant hommage à Stéphane Brosse, skieur alpiniste disparu en juin 2012.

Mais le plus étonnant, le plus poétique, le plus étrange des films de la soirée s'intitule "J'ai demandé la lune au rocher" de Bertrand Delapierre. Tout en escaladant une paroi de granit lisse comme une vitre, la grimpeuse et poétesse Stéphanie Bodet nous livre ses impressions de sa voix délicate. Un pur moment de poésie.

   "j'aime bien le mot adhérence.
   Plus encore que le mot dalle
   il résume tout
   il contient le mot errance
   qui donne à voir un désert solidifié de pierres"

        Stéphanie Bodet 


Pour la dernière soirée de ce vendredi 22 novembre, seuls deux films sont programmés, à moins d'une surprise de dernière minutes, ce ne serait pas la première fois.

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