"Résistants oubliés", une bande dessinée qui rend hommage aux combattants étrangers de la Résistance française

Si Kamel Mouellef a choisi le format BD, c'est qu'il "permet d'aborder plus facilement l'histoire avec les jeunes générations". "Résistants oubliés" raconte le destin de ces combattants étrangers qui ont lutté aux côtés des résistants, un sujet souvent tabou et occulté. 

Reportage. Kamel Mouellef n'en est pas à son coup d'essai. Commercial de formation, petit-fils d'ancien combattant, et bédéiste, il a déjà abordé ce thème de l'histoire qui lui tient à coeur dans un premier ouvrage "Turcos" consacré au rôle et à l'engagement des tirailleurs nord-africains éclipsés de l'Histoire. 

"Résistants Oubliés" se penche sur la vie de tous ceux qui se sont engagés aux côtés des maquisards, des FTP, des résistants, et dont on a si souvent tu le nom, par indifférence, par gêne ou manoeuvre politique. Une question toujours taboue aujourd'hui, au point que seul Glénat, à Grenoble a accepté de publier l'ouvrage. Les autres maisons d'édition ont toutes rechigné. " Il y a selon moi une volonté d’étouffement, une réécriture de l’histoire" dénonce l'auteur qui régulièrement se rend dans les écoles et les collèges.

Aux enfants, il raconte ces destins "mis délibérément aux oubliettes", celui de Mamadou, de Addi, ou d'Amida Amida Maamar, un militaire, tireur d'élite, engagé dans le maquis de Corps, en Isère...mort dans le Valbonnais, un jour d'août 1944, au  lieu-dit du "Pont du Prêtre", avec cinq maquisards, sous les balles des allemands.

Dans le village, un mémorial leur rend hommage, oui mais, au bas de la liste des noms des résistants gravés dans le marbre dans le marbre, il n'y a que cette laconique inscription: un algérien inconnu. 

Reportage de Grégory Lespinasse & Franck Ceroni