Elle avait quitté l'Isère en 2014 pour rejoindre les terres du jihad avec son compagnon et leurs quatre enfants: de retour de Syrie, une mère de famille a été mise en examen vendredi à Paris par un juge antiterroriste et écrouée.
A l'issue de quatre jours de garde à vue, elle a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, soustraction d'enfant et délaissement de mineur.
Jihane Makhzoumi, âgée d'une trentaine d'années, avait été arrêtée lundi à Roissy, après son expulsion de Turquie, avec trois des quatre enfants du couple. Devant les enquêteurs, elle a expliqué qu'elle voulait revenir en France depuis longtemps.
Un départ en Syrie avec quatre enfants
En août 2014, elle avait quitté Villefontaine (Isère) avec son compagnon Eddy Leroux, converti à l'islam sous le prénom de Zayed, en compagnie de trois fillettes nées de leurs précédentes unions - Jana, Maryam et Noussayba, âgées de 3 à 5 ans - et de leur bébé d'un mois et demi. Ils avaient rejoint la frontière turco-syrienne via la Suisse.
Eddy Ledoux était parti "en essayant de brouiller les pistes, en faisant croire qu'il était au Maroc", avait à l'époque dénoncé la procureur de la République d'Orléans, où était instruite une plainte pour "soustraction de mineur par ascendant" déposée par la mère de sa fille Jana. La petite fille ne faisait pas partie du vol en provenance d'Istanbul, selon une source proche de l'enquête.
Les deux autres fillettes, Noussayba, sept ans, et Mariam, cinq ans, devaient être remises à leur père, tandis que le petit garçon, que Jihane Makhzoumi a eu avec Eddy Leroux et aujourd'hui âgé de deux ans, devait, lui, faire l'objet d'un placement.
On ignore ce qu'il est advenu d'Eddy Leroux. "Il y a eu une suspicion de décès en août 2015 mais ça n'a jamais été confirmé", selon la source proche de l'enquête.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en octobre 2014 par la section antiterroriste du parquet de Paris pour association de malfaiteurs antiterroriste en octobre 2014. Le parquet avait été avisé en août dernier que Jihane Makhzoumi cherchait à quitter la zone irako-syrienne.