Après avoir été percutés par une ambulance, deux mineurs sur une trottinette électrique sont décédés ce lundi 22 août. Bruno Basset, président de l’association des transports sanitaires urgents du Rhône, a répondu à nos questions.
Faut-il une expérience de conduite particulière pour être ambulancier ?
« Il faut qu’au moment du recrutement, le candidat ambulancier soit titulaire et dispose d’un permis actif de conduire.
Le diplôme d’état d’ambulancier vient au niveau de sa formation d’être complètement relooké avec un passage de 8 à 10 modules, de 630 heures de formation à 801 heures. Sur la partie conduite, le module numéro 7 fait clairement pendant 21 heures prend en compte les règles de circulation que l’ambulancier doit respecter au niveau des règles de sécurité routière par rapport à l’état du patient mais aussi par rapport aux conditions météorologiques et de trafic. Dans la réforme de la formation a été intégrée une deuxième semaine de stage en urgence SMUR. On peut voir que les choses ont évolué mais c’est très récent on parle de réformes mises en application depuis début juillet. Il y a déjà eu des évolutions mais il y a encore des choses à faire progresser quand on compare à d’autres pays dans le monde le cursus de formation des ambulanciers.
Sur la région lyonnaise a été initié avec l’auto-école Marietton un module spécifique pour la conduite en situation d’urgence avec une partie pratique et théorique. Il y a des instituts de formation d’ambulancier qui ont fait le choix d’investir dans des simulateurs ou des stages de conduite en situation d’urgence »
La population ambulancière n’est pas différente de la population des pompiers, des policiers ou de toutes les personnes qui conduisent en situation d’urgence. Il y a comme dans toutes les professions des exceptions pas forcément glorieuses mais un ambulancier est quand même un professionnel de la santé qui a une expérience en conduite c’est quelqu’un qui conduit des dizaines de milliers de kilomètres par an ».
Le métier d’ambulancier est-il sous tension ?
« Oui comme les autres métiers de la santé. On parle de dizaines de milliers d’ambulancier qui sont manquants au niveau national pour arriver à mettre toutes les ambulances en route. Je pense qu’aujourd’hui on peut tourner la problématique de l’accident qui a eu sur un autre focus : l’utilisation de la chaussée par de multiples modes de déplacement, comme l’utilisation d’une voie de bus avec de gros gabarits qui cohabitent avec des deux-roues. L’accident qui s’est produit aurait pu être avec un camion de pompiers, un bus ou un véhicule de police, des véhicules qui conduisent en situation d’urgence. Non la profession n’est pas dans une dynamique de recruter sans faire le minimum et même ce qui est réglementaire pour disposer de personnel. »
Ce type d’accident est-il fréquent ?
« Non je ne pense pas, c’est un cas isolé. Il est dangereux de faire une généralité. Les ambulanciers au prorata du nombre de millions de kilomètres parcourus sont de vrais professionnels de la route. Je pense qu’on pourrait comparer les chiffres de sinistres de bus ou camion avec des deux-roues et je pense qu’ils seraient assez flagrants. »
Faut-il dédier des voies aux véhicules de secours ?
"Aller jusqu’à dédier des voies je ne pensais pas, après à proximité des casernes d’ambulance pour faciliter la sortie des engins il y aurait une certaine cohérence à le faire. Mais je pense qu’il serait plutôt utile de réfléchir au partage des voies de circulation entre utilisateurs."