Le Rhône passe en alerte orange ce vendredi 17 juin. 36 à 38 degrés sont attendus pour demain après-midi, des températures maximales.
"Dans les neuf jours à venir, nous ne sommes pas partis pour dépasser le record des 40,5 degrés enregistrés le 13 août 2013" rassure tout de suite le météorologue Christian David, de Météo-France à Bron.
Mais dans la région, les températures seront particulièrement élevées ce samedi 18 juin. Entre 36 et 38 degrés sont attendus à Lyon et ses alentours. Ce sera l’après-midi la plus chaude dans le département du Rhône classé en alerte orange.
Des températures exceptionnellement élevées
Dans la nuit de samedi à dimanche, les températures resteront élevées. « A l’aube, vers 5h00 du matin, il ne fera pas moins de 25 degrés dans les zones urbaines de Lyon et environ 23 degrés à Bron » détaille le météorologue avant de souligner : "c’est très rare d’avoir des valeurs aussi élevées à cette période du moins de juin".
En effet, les températures sont proches des 14 à 15 degrés en moyenne mi-juin, "alors qu’on risque d'avoir des températures de 8 à 9 degrés de plus. C’est un écart très important".
Entre 1922 et 1950, les nuits à plus de 20 degrés étaient en moyenne de deux par an. Depuis les trente dernières années, on compte en moyenne 11 nuits à plus de 20 degrés par an sur Bron.
Des conséquences multiples
Ces épisodes caniculaires sont plus longs, plus fréquents et avec une intensité plus importante. Pour Christian David, "l’adaptation aux canicules en région lyonnaise est inéluctable". Le changement climatique et la forte urbanisation dans la ville de Lyon et ses alentours jouent sur les températures.
Celles supérieures à 20 degrés ne sont pas étudiées au hasard. Quand il n’y a pas d’alternance de températures entre le jour et la nuit, le fonctionnement de l’organisme est perturbé. "Si la nuit est fraîche avec 18 degrés environ, l’organisme brûle les calories plus facilement. Mais si la nuit est étouffante avec des températures de 22 ou 23 degrés, alors il évacue plus difficilement les calories" explique le météorologue.
Les autres conséquences concernent l’environnement : problème d’évaporation, assèchement des sols etc.
Un glissement des températures
Depuis quelques années, les chercheurs observent la remontée du sud vers le nord des moyennes climatiques sur 30 ans. "Par exemple sur les trente dernières années à Bron, la température moyenne était de 13 degrés, la même qu’à Montélimar entre 1960 et 1990. Et à Montélimar, la température entre 1990 et 2020 était la même qu’à Nîmes entre 1960 et 1990" détaille le météorologue.
Au total, dans la région Auvergne Rhône-Alpes, neuf départements sont placés en vigilance canicule.
