Les élections sénatoriales ont lieu le dimanche 27 septembre. Dans le Rhône, sept sièges de sénateurs sont à pourvoir. Ce sont les grands électeurs qui vont élire ces sept sénateurs. Onze listes sont en lice.
C'est un collège de grands électeurs (élus locaux, députés, conseillers régionaux, conseillers départementaux ou encore conseillers municipaux) qui va voter le 27 septembre prochain pour les sénateurs. Dans le Rhône, 3436 électeurs sénatoriaux vont élire sept sénateurs.
Les enjeux dans le département du Rhône
Le dépôt des candidatures a eu lieu le 11 septembre. Dans le Rhône, onze listes comportant neuf noms ont été déposées en préfecture.►Vers une entrée des écologistes au Sénat
Verts, socialistes et communistes se sont rassemblés sur une liste commune pour la course aux sénatoriales. A gauche, la dynamique écologiste des municipales va jouer, selon le politologue Daniel Navrot, directeur de la Lettre "Prospective Rhône-Alpes-Méditerranée". Avec "beaucoup d'élus et beaucoup de grands électeurs", les écologistes ont bénéficié "d'une capacité de négociation très forte avec les partenaires". "Ils ont pu imposer la composition d'une liste d'union des gauches où les deux premières places éligibles reviennent à deux écologistes." Il s'agit de la tête de liste écologiste Thomas Dossus et de Raymonde Poncet. La rançon d'une victoire lors des municipales et des métropolitaines. Le troisième de cette liste de rassemblement de la gauche et des écologistes, "très probablement éligible", est le sénateur PS sortant Gilbert-Luc Devinaz. La quatrième de liste la Caladoise, Danièle Lebail, est membre du parti communiste.
"Les écologistes vont faire leur entrée au Sénat, avec certainement deux sénateurs pour le Rhône, un sénateur socialiste. La gauche peut espérer gagner le 4e siège," explique Daniel Navrot.
►La droite, majoritaire, part divisée aux sénatoriales
Depuis 2014, la droite compte quatre sénateurs dans le Rhône. Elle pourrait n'en conserver que trois. Parmi les listes en lice, celle menée par le sénateur sortant François-Noël Buffet, qui est la liste officiellement soutenue par Les Républicains et celle menée par l'ex-candidat à la mairie de Lyon, Etienne Blanc. Le vice-président LR à la région part en dissident. Sur la liste conduite par François-Noël Buffet, qui a effectué deux mandats, figure également en deuxième place la sénatrice sortante Catherine Di Folco.
Les alliés d'hier pour les municipales se retrouvent aujourd'hui en concurrence pour les élections sénatoriales. Une situation risquée. "Un risque fort : sur les quatre élus UMP sortant, il risque de n'y en avoir plus que trois. On peut penser que la liste de François-Noël Buffet aura deux élus ; la liste Etienne Blanc, un élu," résume Daniel Navrot. "Et puis va se poser la question du 7e siège de sénateur, à la plus forte moyenne."
►Les centristes ont-ils des chances ?
"Il y a trois listes de la nébuleuse centriste qui s'opposent: celle de Max Vincent (maire de Limonest), de la sénatrice sortante Michèle Vullien et de Bernard Fialaire (ancien maire de Belleville/Saône). Ces listes risquent de se cannibaliser, de se neutraliser et peut-être de se fermer les portes du Sénat," selon Daniel Navrot.
Les onze listes en lice dans le Rhône
- La liste LR "Territoires et République" (tête de liste François-Noël Buffet)
- La liste DVD "Des sénateurs engagés pour nos villes et nos territoires, liste d'union de la droite, du centre et des indépendants" (tête de liste Etienne Blanc)
- La liste "Unis pour le Rhône, rassemblement de la gauche et des écologistes" (tête de liste Thomas Dossus)
- La liste Debout la France "Liste Gaulliste" (tête de liste Gerbert Rambaud)
- La liste centriste "Union centriste pour le Rhône" (tête de liste Michèle Vullien)
- Liste "Ne votez pas pour notre liste" (tête de liste Pierre Obrecht)
- Liste centriste "Le Rhône, la Métropole, les commune unis et solidaires" (tête de liste Max Vincent)
- Liste France Insoumise "Résistance" (tête de liste Farouk Ababsa)
- Liste divers droite "Territoires et proximité" (tête de liste Pierre Diamantidis)
- Liste centriste "Avec les élus du Rhône et de la Métropole de Lyon" (tête de liste Bernard Fialaire)
- Liste Rassemblement National "Pour le rééquilibrage territorial" (tête de liste Andrea Kotarac)
Elections sénatoriales: comment ça marche?
Le Sénat est composé de 348 sénateurs élus au suffrage universel indirect par un collège de Grands électeurs. Depuis 2011, le Sénat est renouvelé par moitié tous les 3 ans, en deux séries. Le 27 septembre 2020, 172 des 178 sénatrices et sénateurs de la série 2 seront ainsi élus ou réélus, dans 63 circonscriptions (58 départements métropolitains, un département d'outre-mer et 4 collectivités d'outre-mer). En 2023, ce sont 170 sénateurs qui devront être élus ou réélus.Deux modes de scrutin pour ces élections sénatoriales sont en vigueur :
- le scrutin majoritaire à deux tours pour les petits départements, qui s’applique dans les circonscriptions élisant 1 ou 2 sénateurs. 34 circonscriptions sont concernées en 2020, soit 59 sièges. Le candidat et son suppléant doivent être de sexe différent. Pour être élu au premier tour, il faut obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix égal au quart des électeurs inscrits. À défaut, un second tour est organisé, où la majorité relative suffit. En cas d’égalité des suffrages, le plus âgé des candidats est élu.
- le scrutin proportionnel (par liste pour les départements plus peuplés), qui permet d’accorder des sièges à chaque liste en fonction du nombre de voix obtenues, chaque liste devant respecter la parité homme/femme. Il concerne les circonscriptions où sont élus 3 sénateurs ou plus, soit soit 113 sièges au Sénat dans 29 circonscriptions.