L'ingénieur renvoyé devant la Cour d'assises de la Drôme pour l'assassinat de trois personnes en janvier 2021 dans la Drôme, l'Ardèche et le Haut-Rhin, est soupçonné d'avoir voulu viser encore plus de victimes.
Gabriel Fortin, 46 ans, est poursuivi pour avoir tué par balles une employée de Pôle Emploi à Valence le 28 janvier au matin, puis la DRH d'une entreprise en Ardèche dont il avait été licencié en 2010, avant d'être intercepté par la police.
Ces faits avaient été rapprochés d'un crime commis deux jours plus tôt dans le Haut-Rhin, où la responsable des ressources humaines d'une entreprise avait été retrouvée morte sur un parking.
Le 26 janvier en début de soirée, un autre DRH avait été agressé par arme à feu à son domicile de Wattwiller.
Outre des éléments d'ADN, un portrait-robot, l'identification de l'arme et de la voiture utilisées, l'enquête a révélé des liens entre les victimes alsaciennes et le suspect de Valence, dont elles avaient procédé au licenciement d'une entreprise de l'Eure-et-Loir en 2008.
La femme tuée et l'homme agressé dans le Haut-Rhin avaient été "victimes de faux profils sur les réseaux sociaux, depuis 2009, dénonçant ouvertement leurs méthodes de travail. Des investigations numériques ont permis de déterminer des connexions au nom de Gabriel Fortin", indique le parquet de Valence.
D'autres cibles étaient-elles visées?
Mais selon nos confrères du Parisien, l'homme, toujours emmuré dans son mutisme, aurait visé d'autres victimes. Ce chômeur de longue durée a été qualifié de paranoïaque et complotiste par les experts. Il aurait eu pour cibles deux avocats de la région parisienne par lesquels il jugeait ne pas avoir été assez bien défendu.
Dans ses notes, l'instruction aurait également révélé qu'il s'était renseigné sur le chemin exact à parcourir pour rejoindre le bureau du procureur de Valence, Alex Perrin. Le tueur présumé semblait voir le signe d'une machination de l'État et du système judiciaire l'empêchant de retrouver du travail.
Enfin, l'ordinateur de Gabriel Fortin indiquerait également plusieurs tentatives infructueuses d'entrer en contact avec une ancienne petite amie dont il aurait surveillé le domicile, mais rien ne permet d'établir qu'il avait des plans criminels à son encontre.
Lors de la dernière reconstitution menée par les enquêteurs en avril 2022, l'homme de 46 ans "n'a pas voulu sortir du fourgon" et a indiqué qu'il n'avait "aucune déclaration à faire". Son avocate, Me Galland n'a pas souhaité répondre à l'enquête de nos confrères du Parisien dans le respect de la volonté de son client.