Mustafa Mehraban a travaillé pour l'armée française comme interprète. Il a le statut de réfugié, et espère à présent que sa famille restée à Kaboul, puisse le rejoindre le plus rapidement possible, pour être ensemble en sécurité.
«J’ai toujours adoré la langue française», Mustafa Merhabane s’exprime dans un français impeccable pourtant quand l’armée française lui demande de travailler pour elle, c’est en tant qu’interprète anglais - persan.
A tout juste 30 ans, il a travaillé plusieurs années sous le drapeau tricolore. Mustafa a accompagné des militaires français en mission en Afghanistan, des zones désertiques sous un soleil de plomb aux montagnes enneigées par -20 degrés.
J’ai voyagé dans toutes les bases françaises installées en Afghanistan jusqu’en 2014.
Apprécié par ses supérieurs, il a même reçu la croix du combattant le 11 novembre 2019 à Grenoble.
Des amitiés sont nées sur le terrain, sur cette terre qui était la sienne mais où il n’est plus en sécurité.
Actuellement, il vit à Lyon. Il a dû laisser sa famille à plus de 6800 km.
J'ai peur pour ma famille restée à Kaboul." Je suis désespéré, ma femme a déjà reçu deux messages de menace. Ma famille est obligée de changer de logement tous les deux, trois jours, j’en ai perdu le sommeil».
Mustafa est particulièrement inquiet pour les femmes de sa famille. Son épouse qui ne peut plus travailler, sa mère et surtout sa jeune sœur de 12 ans, Sadaf. «Quel avenir ont-elles là-bas ? Elles risquent leur vie dès qu’elles sortent.» Il a gardé le contact avec sa famille grâce aux réseaux sociaux. Il attend chaque message avec un mélange d’impatience et d’angoisse. «Ce n’est pas facile pour eux de communiquer.» Il redoute LA mauvaise nouvelle, celle qui ne lui permettra plus d’espérer de revoir sa famille en sécurité.
A l’université de Kaboul, Mustafa avait brillamment obtenu son master en exploration et exploitation de pétrole et gaz, ici, à Lyon, il travaille avec un commerçant lyonnais d’origine afghane qui tient un magasin d’alimentation. Ce dernier, bloqué à Kaboul avec sa famille depuis plusieurs semaines a contacté Mustafa. Ils vont enfin pouvoir regagner la France. A bord d'un avion affrété par le ministère des affaires étrangères, avec une cinquantaine d'autres français, ils doivent s'envoler pour Doha (Qatar) avant de prendre un autre avion qui les conduira à Paris.
Un "Happy End" que Mustafa aimerait vivre lui aussi.