Sélectionnée par la Fondation du patrimoine, l’Eglise Saint-Jean Apôtre de Régnié-Durette va bénéficier d’une collecte nationale pour sa restauration. Un véritable espoir pour la commune, qui n’avait pas les moyens de la financer.
Une façade pour deux clochers. La silhouette de l’Eglise Saint-Jean Apôtre est reconnaissable entre mille. Planté au milieu des collines du Beaujolais, le monument fait la fierté des habitants de Régnié-Durette. Elle fait partie des 100 édifices religieux sélectionnés par la Fondation du patrimoine afin de bénéficier d’une collecte nationale qui permettra sa restauration. Un grand espoir pour la commune, qui n’avait pas les moyens, seule, d’en assumer les travaux.
Édifiée à la fin du 19ème siècle et conçu par l’architecte Pierre Bossan, qui imagina aussi Fourvière, l’église se distingue par un style éclectique, mélange de Byzantin, de Baroque, de Gothique. Un bijou atypique que les locaux comme les touristes ne se lassent pas d'admirer. Mais le temps aussi a, peu à peu, fait son œuvre.
"ll faut absolument réparer"
"Cette façade est sans doute la plus dégradée de l’ensemble de l'église. D’ailleurs, vous le voyez, il y a des joints qui sont ouverts au niveau des pierres donc il faut absolument réparer" explique Olivier Annat, membre de l’association pour la restauration de l’Eglise St Jean Apôtre, tout en désignant d’un geste, l'église. À l’extérieur, comme à l’intérieur de l'imposant édifice, de nombreuses fissures lézardent les murs. Certaines sculptures sont dégradées et les pierres noircies.
Un crève-cœur pour les habitants. Avec l'association pour la restauration créée en 2020, certains se mobilisent pour sauver ce lieu chargé d’histoire. Ici, chacun est attaché à l’Eglise et y a vécu des moments de vie très forts. "J'ai fait ma première communion dans cette église. On a marié beaucoup de copains, il y a beaucoup de bons souvenirs" témoigne un villageois sur le parvis. Une autre habitante poursuit : "c’est important que nos églises puissent continuer à accueillir des gens dans de bonnes conditions. L'extérieur aurait besoin d'un coup de neuf !"
Un principe de souscription dédié au patrimoine religieux
Une opération d’envergure que ne saurait assumer, seule, la commune. "Si on n'a pas cette aide et les subventions, on ne pourra pas faire les travaux. On ne peut investir plus de 300 000 euros - le montant évalué de la restauration- sur un budget d'une commune de 1 200 habitants" avance ainsi Jean-Paul Robin, le maire de Régnié-Durette.
Face à cette situation, la récolte de fonds initiée par la Fondation du patrimoine semble être le dernier espoir. Annoncé en septembre 2023 par le président de la République Emmanuel Macron, il s’agit d’un principe de souscription, dédié au patrimoine religieux des petites communes. L’idée est d’encourager les dons de particuliers avec une incitation fiscale afin de récolter une somme précise à destination d’édifices sélectionnés, et dont les communes ne peuvent assumer la restauration. Pour l’église de Régnié-Durette, près de 8 000 euros ont déjà été collectés.