Rhône : 6 mois de prison avec sursis pour le policier qui a frappé un gardé à vue

Dans la nuit du 3 février, au commissariat de Rillieux-la-Pape (Rhône), un policier dérape après une altercation avec un gardé à vue. La video-surveillance le montre frappant violemment, à coups de poings, le jeune homme dans sa cellule. Il a été condamné, jeudi, à 6 mois de prison avec sursis.

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J’ai pété un plomb 

«J'ai pété un plomb", regrette le brigadier à la barre. Confondu par la vidéosurveillance du commissariat de Rillieux-la-Pape, le 3 février dernier, alors qu'il frappait violemment un homme gardé à vue, le policier comparaissait ce jeudi au palais de justice de Lyon.

Sur les images, que France 3 Rhône-Alpes s'est procuré, on voit le policier, à 4h11 du matin, frapper à 7 reprises le gardé à vue, lui occasionnant 5 points de suture à l'arcade sourcilière.

A l'audience, hier au tribunal de Lyon, alors que l'extrait vidéo est présenté, le brigadier reste impassible. Il ne commente pas la vidéo, mais reconnaît les faits : « je me suis fait prendre dans son jeu, c'est l'erreur que j'ai commise», regrette-t-il, la gorge nouée, avant de présenter ses excuses, et de faire valoir "un état de fatigue important" au moment des faits. En dépression depuis plusieurs mois, le brigadier n'aurait pas su se contrôler, après les provocations de Mohamed Chiki, placé en garde à vue, cette nuit-là, pour outrage et rébellion.

Un faux procès verbal

Pour tenter de se couvrir, le brigadier avait établi un faux Procès Verbal, dans lequel il accuse le détenu. « Sans cette vidéo, ce serait comme dans la plupart des cas, on en serait resté au faux PV. On porte une confiance trop systématique dans la parole policière », argumente maître Sayn, l'avocat de la partie civile. L'avocat de la défense, maître Mazoyer, lui répond : « ce n’est pas le procès de la police, mais d’un homme, seul, perdu, désemparé, qui jusque-là était irréprochable.»

Le policier a été condamné à 6 mois de prison avec sursis, 12 mois de mise à l'épreuve, et à une interdiction d'exercer durant cette période, ainsi qu'à verser 3 000€ de dommages et intérêts à la victime.

A noter qu'un autre brigadier était présent cette nuit-là au commissariat de Rillieux-la-Pape. Mais lui n’a pas été poursuivi par le parquet.

Il ne savait pas qu'il était filmé. Un policier frappe à plusieurs reprises dans sa cellule un homme placé en garde à vue à Rillieux-la-Pape. Une séquence enregistrée qui servira à établir les faits lors de sa comparution du policier devant le tribunal correctionnel de Lyon.

 

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