Connexion impossible, lenteurs, annulations surprises... Dans certaines filières de l'Université Lyon 3, le passage des partiels à distance tourne au cauchemar, depuis samedi 24 avril. L'Université fait face à des problèmes techniques persistants.
"On avait un partiel ce matin, ils l'ont annulé juste avant..." Pour Hugo, étudiant à l'IAE (Institut d'Administration des Entreprises) à l'université Lyon 3, le déroulement des partiels en "distanciel" tourne au calvaire. Submergée par les problèmes techniques, l'université ne parvient pas à mener à bien certains examens des filières de Droit et d'IAE, les plus pourvues en nombre d'étudiants.
Les examens annulés "les uns après les autres"
A l'IAE, les épreuves les plus importantes de l'année ont démarré la semaine dernière, et les difficultés techniques ont commencé samedi : "on avait un partiel d'anglais des affaires. 120 étudiants n'ont jamais pu se connecter, et pour les autres, il fallait subir un temps de latence d'environ 50 secondes pour valider chaque réponse, alors que l'épreuve était chronométrée sur 20 minutes ! Et les examens sont annulés les uns après les autres", déplore Hugo. "Je devais en passer sept, il n'y en a plus que trois. Ils ont quand même eu un an pour se préparer, c'est dommage d'en être toujours au même point !" En effet, l'an dernier à la même époque, des problèmes de connexion avaient été rapportés à l'Université Lyon 3. Mais en janvier, la direction de Lyon 3 assure que "tout s'était bien passé".
Afflux de connexions
Le problème vient de serveurs incapables de faire face à l'afflux de connexions, alors que les promotions de l'IAE ou de Droit, les plus denses de l'université, comptent entre 700 et 900 élèves qui tentent de se connecter en même temps. "Pour les cours, nos plateformes fonctionnent, mais pour les examens, quand on est sur de très gros effectifs, ce n'est pas simple", reconnaît la direction de l'Université.
Trois épreuves ont été annulées ce lundi après-midi. En Droit, trois autres ont pu se dérouler mais en étant perturbées par d'importants ralentissements. "Nos services sont sur le pont pour régler la situation, à priori tout devrait marcher pour les prochaines épreuves", assure la direction. Mais la communication avec les étudiants est compliquée par l'incertitude liée à la technique. "On compte sur ces examens pour améliorer nos évaluations de l'année. Et là, on ne sait pas si ça va être reporté, si ce sera en distanciel ou en présentiel. On nous communique tout au dernier moment", regrette un étudiant. "Certains étudiants ont été prévenu très tard des annulations, on en est vraiment désolé," répondent les services administratifs, qui gèrent l'urgence. "Mais quand il y a un problème lié aux connexions, on ne peut le voir que lorsque les gens se connectent..."
Une année "interminable"
Plusieurs pistes sont envisagées pour permettre aux étudiants lésés de repasser convenablement leurs examens. "Il n'y a pas de solution unique, on est en train d'analyser l'impact sur les épreuves et de trouver des solutions alternatives," explique la direction de l'Université. "Par exemple, on allonge le temps donné pour certaines épreuves, et pour les épreuves annulées, il pourrait y avoir une reprogrammation".
Reste que pour les étudiants, cette nouvelle péripétie vient conclure une année "interminable". Nicolas Berruyer, membre du comité représentatif des étudiants La Force, raconte : "le climat est anxiogène. Les modalités changent au dernier moment. On a révisé pour ces examens et on ne sait même pas si on pourra les passer, ni si on pourra valider notre année. Malheureusement ça ne nous étonne même plus, mais à la longue, tout ça, ça pèse." D'autant que la plupart des étudiants souffrent en silence : après une année de cours et d'examens à distance, ils n'ont jamais eu l'occasion de se rencontrer...