Ce mercredi 27 novembre, à Lyon, les trois gérantes de l'établissement d'esthétique Aunessa devaient comparaître devant la justice. L'établissement, populaire sur les réseaux sociaux, est pointé du doigt pas des clientes, mais aussi par le Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Le procès a été reporté.
Les pratiques des salons esthétiques sur la sellette. Les gérantes d'un institut lyonnais dans le collimateur de la justice. Les trois gérantes sont poursuivies notamment pour exercice illégal de la médecine. Le procès devait se tenir ce 27 novembre et a finalement été reporté.
Injections polémiques
Ce centre d'esthétique propose des soins et des traitements innovants dans de luxueux salons du centre-ville de Lyon. Il est géré par trois jeunes femmes. Trois cousines qui sont associées dans cette affaire. Ce mercredi 27 novembre, devant la 11ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Lyon, toutes trois auraient bien voulu se rendre invisibles. Il est reproché à ce centre de pratiquer illégalement des actes médicaux.
Dans la salle d'audience, avocats de l'Ordre des médecins, des dentistes et surtout des chirurgiens esthétiques. Ces derniers surveillent toute activité d'injections illégales. "Effectivement, on a alerté. Ça fait maintenant des années qu'on fait la chasse aux sorcières - les fake injectors. C'est un vrai problème de santé publique aujourd'hui. Il faut absolument éradiquer ce problème-là", insiste Me Laetitia Fayon, avocate du syndicat de la chirurgie plastique et reconstructive.
Réseaux sociaux
La société, basée à Lyon, est située dans un immeuble bourgeois de la rue Édouard Herriot. Une présence discrète pour ce centre d'esthétique suivi sur Instagram par près de 58 000 abonnés. Car c'est sur les réseaux sociaux que l'établissement s'est taillé une belle réputation. Il séduit depuis des années par l'intermédiaire notamment de célèbres influenceuses.
"Quand une personne a des millions d'abonnés, qui peut se permettre d'aller dans de grosses cliniques, choisi ce genre de centre, ça veut dire que c'est du qualitatif. On ne revient pas dans un endroit où l'on n'a pas été ravi du résultat", explique une jeune femme, partie civile.
"Séquelles"
Mais cette cliente qui a préféré également rester discrète, dit n'avoir que des raisons de se plaindre du centre lyonnais. "J'ai eu des bleus pendant deux semaines, sur la bouche, sur le menton, sur les pommettes. Les pommettes étaient déformées, elles le sont toujours un peu", explique-t-elle.
La jeune femme, présente aujourd'hui au Palais de Justice, n'est pas la seule à pointer du doigt le centre Aunessa. D'autres clientes s'estiment victimes. Des femmes qui se plaignent a minima d'une absence de résultats, mais surtout de séquelles psychologiques ou corporelles.
Procès renvoyé
Si le tribunal a reçu une dizaine de constitutions de parties civiles, les juges ont décidé de renvoyer le dossier en demandant des investigations supplémentaires sur les pratiques des esthéticiennes.
"On est parti d'un postulat que leurs activités entraient en opposition avec certains ordres qui ont maintenu une pression énorme dans le dossier. Et aujourd'hui, on se rend compte que tout le travail qui a été fait est insuffisant", estime Me Steeve Ruben, l'avocat de la défense.
Avec ce report, les trois responsables du centre Aunessa bénéficient donc d'un long répit. Ces dernières étaient sous contrôle judiciaire et interdites d'exercer depuis maintenant six mois. Ce mercredi après-midi, elles sont reparties libres de reprendre une vie normale pour le moment. Les plaignantes devront attendre.