L’Agence Régionale de Santé et les Hôpitaux de Lyon (HCL) signalent, ce mercredi 11 mai, l'augmentation de l'usage "récréatif" de protoxyde d'azote à Lyon, et alertent sur ses dangers.
L’Agence Régionale de Santé et les Hôpitaux de Lyon (HCL) alertent sur l’usage de "gaz hilarant", après avoir recensé "plusieurs dizaines de cas graves" dans la métropole de Lyon.
Un gaz euphorisant
A l'origine, le protoxyde d’azote est un gaz médical, utilisé comme anesthésique ou analgésique. C'est aussi un aérosol pour certains usages culinaires, pour les siphons à chantilly par exemple. Mais depuis plusieurs années, il est aussi appelé "gaz hilarant" ou "proto", et son usage est détourné pour une consommation festive, par toute une génération de jeunes adultes et adolescents. Il est connu pour produire un effet euphorisant. Il est alors inhalé pur, par le biais d’un ballon.
Les autorités constatent une forte augmentation de cet usage depuis deux ans, notamment dans la métropole lyonnaise. Les accidents et affaires liées à cette pratique se multiplient, et sont régulièrement relatés dans la presse. En janvier dernier, la police saisissait 7 tonnes de ce gaz pour une valeur de 2.75 millions d'euros, dont une partie était revendue dans le Rhône.
Des risques palpables
Selon les HCL, les risques qu’entraîne cette consommation sont palpables et peuvent provoquer une atteinte neurologique, voire des complications hématologiques ou psychiatriques. Plusieurs dizaines de cas graves ont été rapportés au Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon au cours des deux dernières années. «Cet usage concerne un public jeune avec des consommations parfois répétées voire massives de cartouches ou de bonbonnes culinaires, à la recherche d’une euphorie et de désinhibition», précise le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.
Outre les accidents liés à l'effet immédiat, comme une perte de connaissance ou des vertiges, en cas de consommations répétées ou importantes, les usagers s'exposent à un risque de complications neurologiques, hématologiques et/ou vasculaires parfois sévères. "Près de 76% des appels reçus par les centres antipoison concernent des atteintes neurologiques avec parfois des séquelles persistantes nécessitant une rééducation fonctionnelle", alerte le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.
Pour être orienté en cas d’effets néfastes, contactez 24h/24 le Centre Antipoison au 04 72 11 69 11 ou le SAMU 15 ou 112.