Morad Aggoun a été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour viol et agressions sexuelles, ce 29 septembre. Le verdict a été prononcé par la cour d'assises de Lyon après une semaine de procès à huis clos.
Après quatre heures de délibéré, la cour d'assises de Lyon a condamné Morad Aggoun à dix ans de réclusion criminelle pour des faits de viol sur une ancienne collaboratrice et de harcèlement et d'agression sexuelle sur deux anciennes secrétaires. Il a été reconnu coupable de l'ensemble des faits qui lui étaient reprochés.
Le verdict est tombé en fin d'après-midi et suit les réquisitions de l'avocate générale. Ce vendredi 29 septembre, elle avait demandé dix ans de réclusion criminelle, sept ans de suivi judiciaire et une privation de droits civiques et civils de six ans à l'encontre l'ancien conseiller métropolitain et ancien 2ᵉ adjoint en charge du personnel municipal et du logement à la mairie de Vaulx-en-Velin.
La circonstance aggravante de "personne ayant une autorité sur les victimes de droit ou de fait" a été retenue. Morad Aggoun sera inscrit au fichier des auteurs d'infraction à caractère sexuel.
"Ces femmes n'ont pas menti"
Le procès se tenait en huis clos depuis le 25 septembre, à la demande des trois plaignantes. "M. Aggoun sera ce soir à la maison d'arrêt et a été reconnu coupable de l'ensemble des faits reprochés, c'est un motif de satisfaction pour ces secrétaires que nous défendons", explique Bertrand Sayn, avocat de la partie civile.
"Ces femmes n'ont pas menti, c'est ce qu'affirme la justice, c'est le plus important", poursuit Me Letievant, avocat d'une des plaignantes.
Être entendues et écoutées par la justice a été "bénéfique" aux trois victimes. Au début du procès cette semaine, leurs avocats évoquaient leur "affaiblissement" et "leurs traumatismes encore présents". Elles n'avaient pas assisté à l’entièreté de lecture des faits. "Le rapport dominant dominé s'inverse à l'audience et cela a pu faire beaucoup de bien à ma cliente de s'en rendre compte", confirme Me Letievant.
L'accusé conteste les faits
Morad Aggoun a toujours nié les faits qui lui sont reprochés et parlait de "relations consenties" et de "jeux badins". "Notre client a le sentiment d'avoir été présumé coupable depuis le début et tous les articles de presse le dépeignent comme coupable depuis des années donc cela a dû peser sur le jugement de la Cour", a déclaré son avocat, Maître André Buffard.
L'ancien élu dispose de dix jours pour faire appel, une possibilité envisagée par ses avocats.
Les faits remontaient à 2014 et 2016 et auraient eu lieu au bureau de l'élu à la mairie de Vaulx-en-Velin. Une ancienne secrétaire accuse Morad Aggoun de viol et d'agression sexuelle. Deux autres collaboratrices ont porté plainte. L’une se plaint d'avoir été embrassée de force sur la bouche. L'autre dénonce des attouchements poussés, des mains baladeuses, des baisers et des réflexions sur son physique. Placé en détention provisoire le 23 janvier 2016, l'ancien élu avait été ensuite placé sous contrôle judiciaire le 19 mai de cette même année.