Des professeurs du lycée Faÿs, à Villeurbanne, se sont rassemblés ce mardi 24 septembre dans la matinée, pour dénoncer l'agression d'un de leur confrère par un élève. Ils font un lien avec le manque de moyens dont dispose leur établissement.
"On est confronté tous les jours à des problématiques de violence". Devant le lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne, plusieurs dizaines de personnels éducatifs sont rassemblées très tôt au lendemain de l'agression d'un d'entre eux. Ils estiment qu'il y a un lien entre le climat de violence et le manque de moyens affectés à l'éducation.
Climat de violence
Des banderoles et un rassemblement symbolique. Les manifestants, pour la plupart professeurs dans l'établissement, sont mobilisés pour dénoncer la violence, mais aussi pour demander davantage de moyens. Ils répondent à un appel à la grève lancé après l'agression à coups de poing d'un professeur d'économie par un élève, vendredi 20 septembre. L'agresseur l'aurait frappé parce que l'enseignant voulait lui confisquer son téléphone portable. Un évènement rare, mais qui s'inscrit, selon les collègues de la victime, dans un climat de violences quotidiennes. "L'année dernière une collègue a pris un caillou dans la tête. C'est dur. On est confronté tous les jours à des problématiques de violence, on est avec un public qui n'est pas forcément favorisé, avec trop d'élèves par classe, ce qui engendre des tensions tout le temps. Le problème c'est le manque de moyens", estime Perrine Brun, professeure d'EPS.
Manque de moyens
"On veut dénoncer auprès des élèves et des familles toutes les formes de violence. Mais la dégradation est due aussi au manque de moyens," abonde Mathias Lebargy, Professeur d'anglais et correspondant SNES. Selon les organisations CGT Educ’action, le FSU/SNES, Sud Education et SNETAA FO, les effectifs de l'établissement sont "passés de moins de 900 élèves il y a une dizaine d’années, à plus de 1 300 à la rentrée 2024". Les représentants mobilisés ont fait la demande d'une audience au rectorat afin de porter leurs revendications, et appellent à une mobilisation de plusieurs établissements qu'ils estiment fragiles. Les personnels de six lycées de la métropole de Lyon, situés à Vénissieux, Vaulx-en-Velin, ou encore Rillieux-la-Pape, sont ainsi appelés à manifester aux côtés de ceux du lycée Faÿs, ce jeudi 26 septembre à 11 heures.
Alors que la victime a été entendue lundi 23 septembre 2024 au commissariat, à ce stade, le rectorat de Lyon se limite à souligner que "la direction du lycée ainsi que les autorités académiques soutiennent et accompagnent pleinement l'enseignant dans son dépôt de plainte".
Suite à l'agression, le professeur aurait le nez fracturé et présenterait divers hématomes. Il fait l'objet d'une interruption temporaire de travail (ITT) de 8 jours.